Project Hungarica

Chronique

Qui dit Miklós Rózsa dit musiques de films, et pas n’importe lesquels ! Fritz Lang, Joseph Mankiewicz, George Cukor, Vincente Minnelli, Billy Wilder, Sergio Leone ou John Huston firent appel à lui, de sorte que la célébrité aidant, Rósza pouvait réserver plusieurs mois par an pour écrire de la musique qui ne fût pas destinée au cinéma. Des symphonies, des concertos, des lieder, des pièces pour piano, et beaucoup, beaucoup de musique de chambre. L’anti-cinéma par excellence ! Et quelle musique de chambre est la plus intime qui soit, si ce n’est le violon solo ; auquel il consacra une Sonate en 1986 – la grande maturité donc – et dans laquelle l’influence hongroise d’un Kodály ou d’un Bartók est évidente et assumée. On découvrira également, toujours sous les doigts du violoniste Szymon Krzeszowiec que rejoint Bartłomiej Nizioł, la Sonate pour deux violons, conçue en 1933 déjà – avant l’hollywoodienne célébrité donc – et remaniée en 1973 ; la continuité entre cette Sonate et les 44 Duos de Bartók, parus en 1931, semble délibérée et d’ailleurs parfaitement réussie. En guise de « référence », le violoniste Szymon Krzeszowiec termine avec l’ample Duo pour violon et violoncelle de Kodály, avec Adam Krzeszowiec au violoncelle. Toute la Hongrie en cordes. © SM/Qobuz