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Hailu Mergia

Star majeure de la scène musicale éthiopienne dans les années 1970, l'organiste Hailu Mergia et son Walias Band ont créé un mélange révolutionnaire de mélodies traditionnelles et de grooves psychédéliques funk et soul, bien que la reconnaissance internationale lui ait échappé jusqu'à ce qu'il soit finalement redécouvert par un jeune public américain dans les années 2000.

Né dans l'ancienne ville de Debre Birhan, dans la province centrale de Shewa, il a été élevé dans les chants tribaux des cultures Oromo, Amhara et Tigrinya avant d'apprendre l'accordéon à l'âge de 14 ans, alors qu'il servait dans l'armée éthiopienne, puis de découvrir l'orgue électronique dans les années 1960. Il a ensuite découvert l'orgue électronique dans les années 1960. Il a exercé son métier en jouant de longues sessions dans les hôtels et les clubs d'Addis-Abeba pour les touristes et les classes supérieures, mais une révolution culturelle et l'afflux de disques de Motown, de soul et de jazz apportés par les Peace Corps américains ont conduit à un âge d'or de la musique pop éthiopienne expérimentale, avec Mergia et Walias au premier plan.

Le son hypnotique et funky des synthétiseurs a été le mieux retranscrit sur le tube populaire "Musicawi Silt" et sur l'album phare de Mergia "Tche Belew" en 1977, mais au milieu de la guerre civile, de la famine et d'une dictature marxiste, Mergia et Walias sont partis en tournée aux États-Unis en 1981. L'accueil mitigé qu'ils reçoivent aux États-Unis entraîne la séparation du groupe au bout de deux ans, mais Mergia sort en 1985 l'album solo "Hailu Mergia and his Classical Instrument : Shemonmuanaye" en 1985, avant de s'installer à Washington DC et de travailler comme chauffeur de taxi. Entre deux navettes à l'aéroport, il continue à jouer pour son plaisir sur un vieux synthétiseur Moog, jusqu'à ce que Brian Shimkovitz, obsédé par la musique obscure, tombe sur ses enregistrements et propose de les rééditer sur son label Awesome Tapes from Africa en 2013. Malgré sa nature humble et timide, ses anciens albums sont devenus populaires auprès des jeunes hipsters de Brooklyn et des collectionneurs de disques intellos, et il a monté un trio pour donner des concerts à travers les États-Unis et l'Europe et tourner avec le groupe indie Beirut. Il a finalement sorti un tout nouvel album, "Lala Belu", en 2018, dont les grooves hypnotiques et libres et l'énergie vibrante et enivrante ont cimenté sa réputation de maestro révolutionnaire de l'éthio-jazz.


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