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Antonio Vivaldi

Compositeur incroyablement fécond, violoniste incomparable, professeur, prêtre catholique et impresario né à Venise le 4 mars 1678 d'un père violoniste à Saint Marc, Antonio (Lucio) Vivaldi a marqué de son sceau l'époque baroque en ce qu'il a particulièrement développé le concerto de soliste.



Sans doute Les Quatre saisons de Vivaldi sont-elles la plus célèbre des oeuvres classiques, ex-aequo avec la Cinquième de Beethoven et l'Ode à la joie de la Neuvième. N'importe qui reconnaîtra au moins l'un ou l'autre des thèmes de cet ouvrage immortel, ne serait-ce que par la publicité ou les jingles d'attente au téléphone. C'est qu'il existe plus de mille versions discographiques différentes de ce tube planétaire, de l'exécution dite authentique sur instruments d'époque jusqu'au groupe de rock de banlieue, en passant par la batterie-fanfare de Conchy-les-Pots et les instruments folkloriques chinois.



Mais Antonio Vivaldi a mille fois plus de cordes à son arc que ces quatre concertos pour violon des Quatre saisons. On lui doit aussi un bon demi-millier de concertos pour les instruments les plus divers : violon (La Stravaganza, La Cetra, et la publication musicale la plus importante de la première moitié du XVIIIe siècle, L'estro armonico, en sont les principaux recueils), basson, violoncelle, piccolo, flûte traversière, cor, hautbois, mandoline, flûte à bec, trompette, ainsi que moult combinaisons de tous ces instruments ; sans oublier des raretés comme la trompette marine (immortalisée par Monsieur Jourdain, elle n'est ni trompette ni instrument marin, mais un vague violoncelle primitif dont la sonorité évoque une corne de brume), et même la clarinette qui venait à peine d'être inventée. Stravinsky a ironiquement prétendu que Vivaldi aurait composé 500 fois le même concerto, ce qui est injuste : le compositeur savait trouver les tournures les plus idiomatiques pour chaque instrument, avec un foisonnement d'idées géniales. Sans même parler de l'extraordinaire élégance de sa musique, reconnaissable entre toutes dès les premières secondes.



Et pourquoi écrire tant de concertos ? La réponse est simple : Vivaldi était maître de violon à l'Hospice de la Pietá de Venise, où étaient recueillies de jeunes demoiselles - enfants abandonnées, orphelines, naturelles ou de familles indigentes - pour lesquelles il devait composer des nouvelles pièces. Jean-Jacques Rousseau, secrétaire de l'Ambassade de France à Venise en 1743 (et grand spécialiste de l'abandon des enfants, surtout les siens), raconte dans ses Confessions : « "Si vous êtes si curieux de voir ces petites filles [de la Pietá]", me dit-on, "il est aisé de vous contenter." En entrant dans le salon qui renfermait ces beautés si convoitées, je sentis un frémissement d'amour. On me présenta l'une après l'autre ces chanteuses célèbres dont la voix et le nom seuls m'étaient connus. Venez, Sophie... Elle était horrible. Venez, Cattina... Elle était borgne. Venez, Bettina... La petite vérole l'avait défigurée. » Mais Rousseau confirme que c'étaient des musiciennes extraordinaires.



En plus de ses cinq cent concertos, Vivaldi a composé des centaines de sonates pour tous les instruments de son temps, des brouettes d'oeuvres sacrées (cantates, oratorios, Dixit Dominus, Gloria, Laudate Dominum.) et - à en croire ses propres déclarations - une centaine d'opéras. On en a identifié cinquante, dont seule une vingtaine nous sont parvenus. La confusion peut provenir du fait qu'à l'époque, on assemblait parfois de nouveaux opéras en reprenant des morceaux d'ouvrages plus anciens, avec un nouveau texte. Peut-être Vivaldi a-t-il compté comme nouveaux opéras ces assemblages. Le recyclage musical n'a rien de répréhensible à l'époque ; même le grand Bach a emprunté et arrangé des oeuvres de Vivaldi, témoignage de sa haute admiration envers son contemporain.



C'est à l'âge mûr (pour l'époque) de trente-cinq ans que Vivaldi s'était lancé dans le monde de l'opéra, un milieu foisonnant de personnages louches et de dames aux vertus élastiques. Afin de se protéger des escrocs, Vivaldi, le « prêtre roux » (ainsi surnommé en raison de sa rousse chevelure) se fit aussi organisateur de spectacles, faisant de cette façon jouer ses nouveaux opéras et se taillant une renommée bien au-delà des frontières vénitiennes. Mais bientôt, les opéras vénitiens du genre qu'il écrivait - aux sujets sérieux mythologiques ou antiques - furent supplantés par les opéras napolitains dont les thèmes de tous les jours touchaient le public populaire. En 1740, vexé du mépris que lui réservait la scène musicale italienne, il décida de tenter sa fortune à Vienne où l'on jouerait peut-être ses opéras. Hélas, à peine était-il arrivé que l'empereur Charles VI (grand mécène musical) mourait, et les spectacles furent interdits pendant plusieurs mois : Vivaldi se retrouva sans travail ni protecteur. Tombé dans l'indigence, il s'y éteignit le 28 juillet 1741, oublié de tous. L'emplacement même de sa tombe a été perdu.



Suivirent deux siècles d'oubli quasiment total, avant que subitement il ne renaisse de ses cendres comme le compositeur de l'oeuvre (Les Quatre Saisons) la plus célèbre du monde.



Qobuz 01/2013

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