Vaughan Williams & Goetz: Klavierquintette C-Moll

Chronique

Il n’y a pas que la Truite dans la vie. Ainsi Vaughan Williams et Hermann Goetz ont-ils, eux aussi, écrits des quintettes dans la rare formation violon-alto-violoncelle-contrebasse-piano, cette même formation immortalisée par Schubert dans son quintette salmonidé. Il va sans dire que le ton général de ce genre d’instrumentation ne peut que tirer vers le grave, voire le sombre dans le cas de Vaughan Williams et de Goetz qui tous deux font appel à la tonalité d’ut mineur ; le mélomane, peut-être, ne reconnaîtra pas encore le « vrai » Vaughan Williams dans cet ouvrage de la première maturité, écrit en 1903 dans un langage qui ne renie certes pas son Brahms, quand bien même le sublime mouvement lent laisse déjà paraître les amples thématiques modales chères au compositeur telles qu’on les retrouvera dans la Fantaisie Tallis par exemple. Hermann Goetz (1840 – 1876), trop discret de son vivant et mort trop jeune pour avoir laissé une véritable empreinte dans la vie musicale de son siècle, a composé son quintette – même sombre formation – en 1874 ; loin de se préoccuper de la guéguerre qui faisait alors rage entre les wagnéro-lisztiens d’un côté, les brahmsiens de l’autre, Goetz suit tranquillement son chemin dans la lignée de Schumann, voire de Mendelssohn, dans une harmonie chargée d’émotions romantico-classiques. Un répertoire rare à découvrir, sous les doigts du Fabergé-Quintette auquel s’est adjoint la pianiste Yoyo Kikuchi. © SM/Qobuz