Underneath the Rainbow

Chronique

Black Lips redescend quelque peu du sommet atteint avec Arabia Mountain en 2011 avec ce septième album studio. La faute en incombe à un quatuor qui semble tourner en rond dans son garage rock, là où Mark Ronson avait su les guider vers d'autres territoires sur le précédent opus. On sent bien que Patrick Carney (batteur de The Black Keys) et Tommy Brenneck (ingénieur du son pour Sharon Jones and the Dap-Kings) sont plutôt là en amis que comme véritables producteurs.

Le groupe d'Atlanta (Géorgie) se contente alors de ce qu'il sait faire : un rock aux influences punk marquées dont certaines imprécisions semblent voulues. Dans son souci d'authenticité, Black Lips adopte en effet la posture du débutant aux compositions encore maladroites. Restent bien sûr la sueur, l'énergie et un style empreint d'un panache typiquement rock 'n' roll. Ce qui est au demeurant suffisant pour faire un disque honorable.

Difficile en effet de ne pas se laisser prendre à la magie toujours renouvelée de trois accords bien crades. « Make You Mine » par exemple sort directement d'une cave avec son son étouffé et sa rengaine à faire passer les Ramones pour de dangereux intellectuels. Plus sérieux, « Dandelion Dust » prouve que le quatuor a aussi écouté du glam rock, dont il aime certainement le côté frime prolétarienne. « Do the Vibrate » est rendu hypnotique par sa scansion psychobilly, où comment heurter la tête de son voisin sans même s'en apercevoir.

Underneath the Rainbow est plus un coup dans l'eau qu'un pas vers l'arc en ciel de la plénitude musicale. Un disque bon enfant et imparfait qui rappelle à sa façon qu'après tout le rock n'est pas une musique sérieuse.


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