Toshio Hosokawa: Meditation, Nach dem Sturm & Klage

Chronique

Dans le sillage du tremblement de terre et du tsunami qui ont frappé le Japon en mars 2011, le compositeur japonais Toshio Hosokawa (né en 1955) décida d’honorer les disparus de trois grandes œuvres orchestrales : Méditation – aux victimes du tsunami de 2011-2012, Nach dem Sturm (« Après la tempête ») pour deux sopranos et orchestre de 2015, et Klage pour soprano – ici dans la version pour mezzo-soprano – de 2013-15. Loin de chercher à évoquer la terrifiante violence du phénomène naturel, Hosokawa préfère se pencher sur l’aspect humain de la chose ; de la sorte, on entend tour à tour des mélopées funèbres, des chants chamaniques, les accents déchirants d’une mère cherchant le corps de son enfant dans les décombres, le tout dans un langage d’une intense sobriété qui, pourtant, dégage une phénoménale puissance d’émotion. L’album se referme avec Autumn Wind « (Vent d’automne ») pour shakuhachi et orchestre (2011), écrit pour commémorer le 150e anniversaire de la fondation du Royaume d’Italie, qui advint en 1861 après des décennies de domination autrichienne habsbourgeoise. Qu’est-ce qu’un shakuhachi, demanderez-vous : c’est une flûte traditionnelle chinoise, adoptée par la tradition japonaise depuis plus d’un millénaire, et très prisé de nos jours par les compositeurs modernes et même le jazz pour ses sonorités très inhabituelles, à la fois douces et distantes. © SM/Qobuz