‘Til Your River Runs Dry

Chronique

Eric Burdon est tout simplement incroyable. Celui qui a disparu après un parcours particulièrement chaotique depuis la fin de The Animals (1966 quand même), sort à soixante-et-onze printemps l'album que même ses fans les plus endurcis n'osaient plus espérer. S'il n'a en fait jamais cessé de se produire sur scène et de sortir des albums, jamais il n'avait atteint le niveau de 'Til Your River Runs Dry en quarante ans de carrière solo.

'Til Your River Runs Dry propose du rock blues classique parfaitement exécuté avec une voix qui dégage certes moins de puissance mais reste largement exceptionnelle. Eric Burdon profite de ce net regain de forme pour rendre un double hommage à Bo Didddley. Tout d'abord avec sa propre composition « Bo Diddley Special » plus vraie que nature et avec une version de « Before You Accuse Me » qui fait immédiatement date.

L'animal sonne la charge avec « Memorial Day » et son riff lancinant. Eric Burdon choisit de régler ses comptes avec la boisson sur un musclé « Old Habits Die Hard » où les bouteilles se fracassent avec vigueur. « Devil and Jesus » est un blues rusé avec un Eric Burdon qui va chercher les aigus au fond de son âme. « Medicine Man » accueille guitare et clavier tout en glissandos pour un blues rock des plus torve.

'Til Your River Runs Dry ne rattrapera pas la carrière qu'Eric Burdon a lui-même anéantie. Il est même douteux que ce disque connaisse un grand succès, trop classique, trop tard surtout. 'Til Your River Runs Dry offre par contre à son auteur l'occasion de montrer qui il est. Une vraie légende du rock.

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