The Stone Turntable

Chronique

Avant toute chose, il ne faut pas se fier à l’ouverture obscure de « Be As One ». Le huitième album studio du légendaire collectif londonien, The Stone Turntable, ne saurait être plus enjoué. La preuve : « Don't Let Me Skip a Beat », friandise d’obédience seventies que la musique traditionnelle indienne ne se prive pas de pimenter. Et c’est avec un immense plaisir que le sitar de Sheema Mukherjee se fait entendre. « This is The Love of Your Life », habité par le rappeur Dizraeli, bénéficie de l’orchestration aussi foisonnante à laquelle Transglobal Underground avait habitué ses auditeurs.

La formule fonctionne, pourquoi la changer ? Curieuse et éclectique, l’électronique s’habille ici d’habits mordorés des sonorités venues d’ailleurs – ou même du coin de la rue, à Londres, ville multi-culturelle par excellence. Entre le clin d’œil déluré au cinéma de Bollywood de « Deolali Junglee », le rock vintage tendance de « We Come to Tear your Wall down » et l’électronique funky du titre éponyme, il y a de quoi s’occuper tout du long de The Stone Turntable. Les fans de la première heure comme les néophytes devraient se laisser séduire sans grande résistance, d’autant que des invités de prestige comme Dr Das, l’ex-bassiste d’Asian Dub Foundation ou l’ancienne membre - ici seulement de passage - Natacha Atlas y laissent leur empreinte.

Se concluant sur le sitar rêveur de « Mazboori », cette nouvelle livraison de Transglobal Underground ne surprend guère. Mais elle prouve, avec un enthousiasme communicatif et une fierté non dissimulée, que le métissage musical a de beaux jours devant lui.



©Copyright Music Story 2015