The Lone Gunman

Chronique

​Passé maître dans le sadcore, genre qualifiant un rock mélancolique au tempo lent, le musicien, producteur et arrangeur touche-à-tout Jeff Martin publie en 2005 son dixième album sous le nom d’Idaho.

Mélancolique, triste mais jamais complètement effondré, le californien y évoque comme souvent les thèmes de la perte, de l’égarement, dans un langage contemplatif. Regardant la lumière sans jamais vraiment être éblouï…

Le one-man band Idaho a le don d’envelopper l’auditeur dans des boucles sonores qui, mines de rien, happent. Entre la batterie minimaliste ou franchement molle et les beatboxes, s’envolent les mélodies de piano légères (« When Sunday Comes » ) ou crépusculaires (« Some Digs Can Fly ») et romantiques (« Cherry Wine »). Répétitives à dessein, donc efficaces.

Shoegazing et bizarreries électro rendent parfois le rock d’Idaho classable nulle part ailleurs que dans le style ambient. Un style qui a d’ailleurs plu aux producteurs de films et séries télé, qui se sont offerts les services d’Idaho pour l’enregistrement de bandes originales fortes en émotions retenues. Les titres purement instrumentaux, tels « Wet Work » ou « The Days of Petrol », démontrent ce savoir-faire.

  
Cet album fut le dernier d’une dizaine publiée tambour battant (environ un par an) avant une pause de six ans. Il traduit en conséquence un aboutissement pour son auteur.



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