The Gift

Susan Boyle

Paru le 9/11/10 chez Syco Music UK
Artistes principaux : Susan Boyle
Genre : Rock

Disponible en

16-Bit/44.1 kHz Stereo

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Le péremptoire Andy Warhol l’affirma : à l’avenir, tout le monde sera célèbre quinze minutes. Le problème reste que Susan Boyle (citrouille d’un cruel jeu de télé-réalité – pléonasme – et intronisée vengeance des gens de peu) semble encline à s’offrir des prolongations, avec un deuxième album qui atterrira fort judicieusement dans les chaussons de Noël des filles grosses et moches, et du reste de l’humanité on peut le supposer.

Certes, tout le monde joue ici profil bas, et les marchands assurent qu’on n’atteindra pas les près de neuf millions de copies écoulées dans le monde du premier effort de 2009, I Dreamed A Dream (ils ont vraisemblablement raison). Mais attendons-nous tout de même à ce que ce Don (The Gift) pas donné parvienne à des chiffres tels qu’il permette à Susan Boyle de participer au côté de Sean Connery à la restauration de son Écosse natale. L’Écosse, il en est beaucoup question dans le premier clip tourné par la finaliste de Britain’s Got Talent, une mise en images sur le standard de Lou Reed « Perfect Day » (où le new-yorkais contait sa sexualité débridée et son addiction à l’héroïne), réalisé par le compositeur en personne, qui avait pourtant interdit à la cantatrice prolétaire d’interpréter son refrain en direct dans les étranges lucarnes. Comme quoi, même un ancien Velvet Underground peut apprendre à compter.

Le vidéo-clip est très bien, avec des atmosphères brumeuses (les berges d’un lac, et un monstre manifestement tapi dans les eaux noires), et des vues aériennes que l’on penserait extraites d’Highlander (mais Susan Boyle joue beaucoup mieux la comédie que Christophe Lambert), et sert remarquablement une interprétation tout en douceur en avant-garde d’un opus en délicatesses itou. Riche de quelques reprises suaves (l’ « Hallelujah » de Leonard Cohen immortalisé par Jeff Buckley, un « Don ‘t Dream It’s Over » emprunté à Crowded House), l’album délivre également une copieuse sélection de chants de Noël, exercice régulier dans les pays anglo-saxons. Il reste à l’auditeur à adhérer – ou pas – à une ambiance sucrée comme une pomme d’amour, et dans laquelle on ne croise que des bonhommes joviaux aux pommettes rougis par le vin chaud. Susan Boyle chante tout cela avec douceur et dignité, les arrangements de cordes (c’est le producteur Steve Mac qui a cornaqué le projet) sont d’une remarquable discrétion, et The Gift apparaît comme l’idéal produit familial du moment.

Donc, voilà : des étoiles dans les yeux, un conte de fée et de Noël mêlés et continués, et une princesse du peuple : espérons simplement que les petits rennes ne la mangent pas.

©Copyright Music Story 2018

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Perfect Day

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