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Débarrassé des contingences matérielles depuis une poignée de tubes concoctés durant l’ère Eurythmics, Dave Stewart, auteur, compositeur, guitariste, chanteur et metteur en scène, a su donner du temps au temps, en se consacrant essentiellement à la fonction de producteur de quelques jeunes pousses (Gwen Stefani), ou pas (Jagger), et interrompant ses activités discographiques durant près de quinze années, simplement occupé au surlignage, à l’occasion de rares apparitions publiques, de quelques assertions (le glamour, c’est elle - Annie Lennox, le rock, c’est moi) susceptibles de le faire passer à la postérité.
Manifestement, ce nouvel album (américain, donc) l’a pris comme une envie de chanter et jouer : composé et enregistré dans les conditions du direct (tous les musiciens dans la même pièce, et les dieux du rock’n’roll en figures tutélaires) en moins d’une semaine aux côtés des session-men attitrés des Blackbird Studios de Nashville, ce disque du retour est nimbé du parfum des productions dispensables, celles dans lesquelles on fait la meilleure soupe.
Car The Blackbird Diaries reste un sacré bon opus, pour ceux qu’un hypothétique mariage entre l’orgue liturgique d’Al Kooper (ici incarné par Mike Rojas), la guitare d’un Blanc qui voulait être noir et en mourut (Michael Bloomfield, pour le coup ressuscité par Tom Bukovac), quelques livres de Rolling Stones percutés par la fin de l’innocence (circa la fin de Brian Jones, en glas funèbre de l’enthousiasme des sixties), les préceptes esthétiques du British Blues boom (qui fit pschiitt), et un soupçon de Dylan bougonnant au-dessus de la console, ont de quoi faire frissonner.
En compagnie de la chanteuse Martina McBride, Stewart s’est cru obligé de faire appel à son carnet d’adresses, conviant à la co-composition quelques plumes huppées (Dylan, encore, Stevie Nicks, ou Jason Reeves). Mauvaise pioche : le Britannique est assez sensible et intelligent et mélomane pour se débrouiller seul, et offrir d’étincelants moments en solo, authentique petit Docteur Frankenstein d’une ère parfumée et révolue à lui tout seul. Accessoirement, c’est l’entièreté du programme qui rappelle à quel point le bonhomme reste un instrumentiste (on parle de guitare, en fait, le patron lâchant ici les synthétiseurs pour signifier de manière pleine et entière à quel point il affectionne le country-rock) en tous points impeccable.
Dès un « So Long Ago » en ouverture, Stewart pratique l’improbable croisement entre blues du Mississippi et Swingin’ London, et c’est épatant : la suite ne fait que confirmer le diagnostic. En outre, il est évident que les histoires qu’on nous raconte ici (amours perdues, jeunesse enfuie), à forte connotation autobiographique, indiquent de façon évidente que c’est bien en cette occasion que réside la nature authentique du musicien.
Á noter que, tout nouveau membre d’une formation dorée sur tranche, et rassemblant rien moins que Mick Jagger ou Joss Stone (SuperHeavy), Dave Stewart n’en finit pas de signifier que la – bonne - musique sait parfois, à l’instar des saumons, remonter le courant du temps.
©Copyright Music Story 2015
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Dave Stewart, Composer, MainArtist
(C) 2011 Surfdog Records (P) 2011 Surfdog Records
Dave Stewart, Composer, MainArtist
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Dave Stewart, Composer, MainArtist
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Dave Stewart, Composer, MainArtist - Martina McBride, FeaturedArtist
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Dave Stewart, Composer, MainArtist
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Stevie Nicks, Composer, FeaturedArtist - Dave Stewart, Composer, MainArtist
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Dave Stewart, Composer, MainArtist
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Dave Stewart, Composer, MainArtist - The Secret Sisters, FeaturedArtist
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Jason Reeves, Composer - Dave Stewart, Composer, MainArtist - Colbie Caillat, Composer, FeaturedArtist
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Bob Dylan, Composer - Dave Stewart, Composer, MainArtist
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Dave Stewart, Composer, MainArtist
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Dave Stewart, Composer, MainArtist - The Secret Sisters, FeaturedArtist
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Dave Stewart, Composer, MainArtist
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Chronique
Débarrassé des contingences matérielles depuis une poignée de tubes concoctés durant l’ère Eurythmics, Dave Stewart, auteur, compositeur, guitariste, chanteur et metteur en scène, a su donner du temps au temps, en se consacrant essentiellement à la fonction de producteur de quelques jeunes pousses (Gwen Stefani), ou pas (Jagger), et interrompant ses activités discographiques durant près de quinze années, simplement occupé au surlignage, à l’occasion de rares apparitions publiques, de quelques assertions (le glamour, c’est elle - Annie Lennox, le rock, c’est moi) susceptibles de le faire passer à la postérité.
Manifestement, ce nouvel album (américain, donc) l’a pris comme une envie de chanter et jouer : composé et enregistré dans les conditions du direct (tous les musiciens dans la même pièce, et les dieux du rock’n’roll en figures tutélaires) en moins d’une semaine aux côtés des session-men attitrés des Blackbird Studios de Nashville, ce disque du retour est nimbé du parfum des productions dispensables, celles dans lesquelles on fait la meilleure soupe.
Car The Blackbird Diaries reste un sacré bon opus, pour ceux qu’un hypothétique mariage entre l’orgue liturgique d’Al Kooper (ici incarné par Mike Rojas), la guitare d’un Blanc qui voulait être noir et en mourut (Michael Bloomfield, pour le coup ressuscité par Tom Bukovac), quelques livres de Rolling Stones percutés par la fin de l’innocence (circa la fin de Brian Jones, en glas funèbre de l’enthousiasme des sixties), les préceptes esthétiques du British Blues boom (qui fit pschiitt), et un soupçon de Dylan bougonnant au-dessus de la console, ont de quoi faire frissonner.
En compagnie de la chanteuse Martina McBride, Stewart s’est cru obligé de faire appel à son carnet d’adresses, conviant à la co-composition quelques plumes huppées (Dylan, encore, Stevie Nicks, ou Jason Reeves). Mauvaise pioche : le Britannique est assez sensible et intelligent et mélomane pour se débrouiller seul, et offrir d’étincelants moments en solo, authentique petit Docteur Frankenstein d’une ère parfumée et révolue à lui tout seul. Accessoirement, c’est l’entièreté du programme qui rappelle à quel point le bonhomme reste un instrumentiste (on parle de guitare, en fait, le patron lâchant ici les synthétiseurs pour signifier de manière pleine et entière à quel point il affectionne le country-rock) en tous points impeccable.
Dès un « So Long Ago » en ouverture, Stewart pratique l’improbable croisement entre blues du Mississippi et Swingin’ London, et c’est épatant : la suite ne fait que confirmer le diagnostic. En outre, il est évident que les histoires qu’on nous raconte ici (amours perdues, jeunesse enfuie), à forte connotation autobiographique, indiquent de façon évidente que c’est bien en cette occasion que réside la nature authentique du musicien.
Á noter que, tout nouveau membre d’une formation dorée sur tranche, et rassemblant rien moins que Mick Jagger ou Joss Stone (SuperHeavy), Dave Stewart n’en finit pas de signifier que la – bonne - musique sait parfois, à l’instar des saumons, remonter le courant du temps.
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À propos
- 1 disque(s) - 13 piste(s)
- Durée totale : 00:59:19
- Artistes principaux : Dave Stewart
- Compositeur : Various Composers
- Label : Surfdog Records
- Genre : Pop/Rock Rock
(C) 2011 Surfdog Records (P) 2011 Surfdog, Inc.
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