Talou lena

Chronique

Celle qu’on a surnommé la panthère douce bénéficie d’une chaleureuse connexion africano-charentaise (son album a été enregistré, pour partie dans les environs d’Angoulême, pour partie au Tchad), et d’un digne coup de pouce du destin (elle vient, à la suite de la Camerounaise Sally Nyolo, d’être proclamée Découverte RFI).



Personne n’y trouvera à redire : à 28 ans, Mounira Mitchala écrit, compose, et chante, d’une voix assurée par ses racines, un premier album tout à fait important pour N’Djaména, la diaspora d’un continent, et tous les publics curieux. Plongeant son inspiration dans la tradition du Sahel, mais vivifiée par l’utilisation d’instruments actuels (certes ici acoustique, elle qui a déjà clairement signifié son goût pour l’electro), l’Africaine évoque sans fards la guerre du Darfour, les filles qu’on force au mariage, et les grands hommes qui ont fait progresser leurs pays respectifs. Le premier plaisir est à cette rencontre jamais plaquée entre ancestral et modernité : jamais le rythme ne cherche sa justification, jamais on ne conteste les trilles de l’oud, les larmes du violon arabe. Et la seconde satisfaction réside dans ce sentiment de relève assurée : pas encore une diva, Mitchala est assurément déjà une grande chanteuse.





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