Sweep Me Away

Fredrika Stahl

Paru le 27/09/10 chez Columbia
Artistes principaux : Fredrika Stahl
Genre : Chanson francophone

Disponible en

16-Bit/44.1 kHz Stereo

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Que la blonde suédoise soit présentée à longueur de colonnes de tabloïds comme une chanteuse de jazz peut instiller le vertige. Que son talent soit supposé (source identique) la rapprocher de Norah Jones, ou, encore mieux, Tracy Chapman, peut tétaniser dans un fou-rire inextinguible. Donc, attachons-nous aux paramètres objectifs : la fille de Stokholm, 26 ans aux fraises, est blonde, jolie (mais pas belle), doté d’yeux en pic à glace, et d’un filet de voix de Lolita à poitrine menue. Et, pour ce qui nous concerne, il s’agit d’une sacrée chanteuse de musique pop.

Sweep Me Away est donc le troisième album de la jeune femme, et peu nous chaut ses précédents opus : c’est par « Rocket Trip to Mars » et ses quelques phonèmes en français dans le texte, rythmique trip hop et vocaux évanescents que l’on a découvert la nouvelle sensation venue du froid, et c’est très bien comme cela. Cela dit, on est en droit de creuser la problématique : madame de Stahl n’est pas simplement une évaporée à peau claire mais une artiste qui compose son répertoire, ne laisse à personne le soin de tenir les claviers durant les sessions (parfois aux studios ICP de Bruxelles, parfois non), et va en règle générale largement au-delà de sa voix en haut de la portée et de ses harmonies gentiment convenues.

De quelle manière ? Mais par les histoires qu’elle nous conte, toutes en clair-obscur, amours discrètes et fâcheux malentendus (« je suis dure et rude, mais mes intentions sont bonnes », peut-être en préfiguration d’ivresses coupables sous parrainage du Divin Marquis). Car, par-delà les mélodies léchées (sapristi !), les arrangements propres sur eux et les refrains à reprendre en chœur (quoique), la différence majeure entre une bimbo et Fredrika Stahl reste que cette dernière ne livre qu’une réalité en demi-teinte, pudeur en camaïeu de gris et désirs sublimés.

Stahl, ou la chanteuse venue du froid qui vous réconcilie avec la musique pop mainstream en en proposant une alternative mâture, ambiguë, et protéiforme. Sur un mode gainsbourien, à classer entre Melody Nelson et Pamela Popo : précautionneusement.

©Copyright Music Story 2015

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Fredrika Stahl

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