Saltburn (Music From The Motion Picture)

Chronique

En visionnant Saltburn d’Emerald Fennell, on ne peut s’empêcher de penser à Plein Soleil et Une Place au soleil, deux grands classiques que la réalisatrice semble avoir fusionnés en une seule histoire, celle d’Oliver Quick (Barry Keoghan) un étudiant d’Oxford fasciné par son camarade Felix (Jacob Elordi). Le premier est boursier et mal dans sa peau, le second est riche et populaire. La main de la réalisatrice n’est pas toujours légère, mais elle a le mérite de dépoussiérer des thèmes vus et revus au cinéma (le double, l’ascension sociale, la romance adolescente…). La musique joue un rôle essentiel dans cette entreprise de modernisation. Outre la musique originale d’Anthony Willis (absente du présent disque), la BO comprend de nombreuses chansons datant de l’époque où se passe l’action, à savoir le milieu des années 2000.

C’est une « danse de la mort » exécutée par le personnage principal qui est l’un des chocs du film, au son de Murder on the Dancefloor de Sophie Ellis Bextor, qui prend une teinte politique inattendue. Parmi les autres morceaux pop choisis par Fennell, citons Mr. Brightside de The Killers, fredonné par les personnages dans une voiture, ou encore Time to Pretend de MGMT durant une scène de bronzette naturiste dans un champ de blé. Quant à Loneliness du DJ allemand Tomcraft, il illustre un tournant dans le film. Si le scénario de Saltburn n’est pas toujours convaincant, Emerald Fennell rattrape le coup avec ce choix de chansons fédératrices qui contribuent à apporter du relief à l’ensemble. ©Nicolas Magenham/Qobuz