Post Mortem

Chronique

Guillaume Depardieu aura eu une existence faite de déchirures et de souffrances. Disparu trop tôt, il a laissé derrière lui les maquettes d'un album qu'il comptait appeler Post Mortem selon les confidences de sa soeur Julie Depardieu. C'est justement elle, déjà plusieurs fois chanteuse et compagne de Philippe Katerine, qui s'est chargée de transformer le legs des maquettes de son frère en véritable disque. Pour ce faire, Julie Depardieu a fait appel à Renaud Letang, François Bernheim, Vincent Ségal et Vincent Taeger.

Sans surprises le résultat est sombre, cru, habité par la violence intérieure d'un homme qui n'a jamais trouvé sa place malgré un talent d'acteur lumineux. Toujours selon sa soeur, Guillaume Depardieu se vivait depuis toujours comme un musicien plus que comme un acteur. Soyons justes, le contenu de Post Mortem ne permet pas de valider cette affirmation. Réalisé par d'autres, on ne peut pas savoir ce que Post Mortem aurait réellement donné orchestré de bout en bout par son auteur. Il est alors difficile de juger de la réelle qualité musicale du fils de Gérard Depardieu.

Ce que l'on peut dire sans se tromper, c'est que Post Mortem est fidèle à Guillaume Depardieu à travers ses mots, sa voix, ses cris. Guillaume Depardieu avait certainement besoin de hurler « Ma Vérité », d'exposer sa relation complexe avec son père par le ricochet de « Marlon » qui parle de la relation mortifère entre Marlon Brando et sa fille Cheyenne, de rappeler « La Violence » qui a accompagnée sa vie. Le plus beau morceau de l'album est certainement « Je Mets les voiles », chant du départ volontaire d'un homme fasciné par sa propre destruction.

Post Mortem est surtout un témoignage intime, celui de l'amour d'une soeur qui permet à son frère d'être vivant encore quelques instants par delà les ombres de la mort. Espérons que la sortie Post Mortem apportera un surplus de quiétude au repos de l'âme de Guillaume Depardieu qui a enfin réalisé un de ses rêves les plus chers.

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