Pandemonium

Chronique

Max Cavalera est le genre d'homme et de musicien à tenir parole. Aussi, lorsqu'il a annoncé que Pandemonium serait influencé fortement par le grindcore, rien ne permettait de mettre sa parole en doute. Ce troisième album studio de la conspiration des frères Cavalera est bien l'infernal fracas annoncé. Pandemonium combine vitesse et agressivité comme peu d'autres disques du guitariste de Sepultura et de Soulfly l'ont fait avant lui.

Conçu pour rendre hommage aux kamikazes japonais de la Seconde guerre mondiale, « Bonzai Kamikazee » reproduit fidèlement l'impression extrême de ces avions fonçant en piqué sur les navires de l'US Navy lors de la guerre du Pacifique. Tout sur Pandemonium est trempé dans un bain de violence qu'il ne faut cependant pas confondre avec un marécage de lourdeur, Cavalera Conspiracy parvenant à maintenir une finesse instrumentale réelle dans ce déluge sonore.

Monter excessivement le son à l'écoute d'un morceau comme « Apex Creator » risque tout de même d'endommager quelques neurones, au vu de la conviction mise par Cavalera Conspiracy à jouer là une sorte de free metal. Dix chansons et deux bonus plus tard, il est même probable que Pandemonium aura lessivé plus d'un auditeur et mis à mal quelques tympans fragiles.

Cavalera Conspiracy s'est parfaitement plié au souhait de son leader et réalise avec Pandemonium un exercice de style quasi parfait. A un tel niveau d'excellence, le grindcore devient plus que fréquentable même de la part de ceux qui ne sont pas habituellement des clients assidus de styles hardcore.

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