Last of the Country Gentlemen

Chronique

Un cow-boy solitaire et dépressif, sa guitare, sa barbe et, parfois, un ami violon… Voilà la pure et simple substance de ce Last of The Country Gentlemen. Attention cependant à ne pas prendre Josh T. Pearson comme un débutant. Ce Texan fils de pasteur s’est déjà illustré au sein du groupe Lift to Experience, aussi éphémère que mythique.

Après une retraite volontaire dans le désert, puis une longue errance européenne qui le conduit jusqu’à Paris, Pearson se décide enfin, en 2010, à enregistrer les sept morceaux qui composent aujourd’hui ce brillant premier album solo de pas moins de cinquante-neuf minutes. Sept titres nécessaires, réfléchis, dont aucune seconde n’est inutile – bien que le souffle, personnage à part entière de, prenne tout l’espace qui lui est nécessaire. Il ne s’agit pas de remplir ici : la guitare décharnée et la voix du songwriter texan, profondément incarnée, se suffisent non seulement à elles-mêmes mais aussi à l’auditeur, bouleversé par cette confession folk intemporelle. La seule intrusion ici autorisée est celle de Warren Ellis (ami de Nick Cave avec qui il a formé Grinderman et leader de Dirty Three) au violon, sur « Women I’ve Raised Hell » et « Honeymoon’s Great ! Wish You Were Her », qui revient sur l’échec, cuisant, du mariage de Pearson.

Mises à part la première et la dernière chanson du disque, les titres ici égrenés comme les perles d’un chapelet s’aventurent au delà des dix minutes – sans effort et sans excès. Brillant musicien et, quoiqu’il en dise, performeur de premier ordre, Josh T. Pearson raconte ses désillusions, ses amours perdues et ses nomadismes avec une sincérité désarmante.


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