Glowing in the Dark

Chronique

Quatrième album pour le quatuor londonien signé sur un label français au nom anglais, le bien nommé Because. Avec un titre qui sonne comme un gimmick mais aussi un souvenir, une sorte de madeleine de Proust, Glowing in the Dark rappelle ces jouets et gadgets ayant la faculté de briller dans le noir, de la magie pure aux yeux des enfants que nous avons tous été… Dans le cas de Django Django, il s’agit avant tout d’une peinture étrange retrouvée sous la poussière dans la cave des parents d’un des membres du groupe, le batteur et producteur Dave McLean. Un cadeau peint par un ami de l’école d’art et donné à McLean il y a bien longtemps. Cette peinture quelque peu surréaliste représente un chameau rouge dans un désert dégoulinant, un crâne venant se superposer au chameau et à un cavalier fantomatique… McLean, tableau en main, a ainsi partagé sa découverte avec les autres membres et l’inspiration venue, il était temps de se mettre en route pour ce nouvel album… Sans oublier bien sûr cette peinture mystérieuse qui est donc devenue la pochette de cette nouvelle aventure sonique.

Patchwork post-moderne trouvant encore une fois ses sources dans les années 80, les sons low-fi rappelant de vieux jeux vidéos ou autres échos synthétiques viennent se mêler à des sons plus organiques, et des rythmiques parfois exotiques qui évoquent tout de même assez régulièrement le style d’un très grand groupe, les Talking Heads. Cette influence se dissémine un peu partout dans la sonorité de cet album, elle est flagrante sur un des morceaux les plus réussis, Kick The Devil Out et ses franges de guitares syncopées. Mais côté voix, on est plus du côté new wave aérien que de la nervosité du leader des Talking Heads, David Byrne. Un psychédélisme ludique traverse tout le disque, du Spirals introductif et ses arpèges d’arcades électroniques au morceau donnant son titre à l’album, ce Glowing in the Dark tourbillonnant sans fin, dansant et hypnotique… À noter également, une petite balade rock printanière, Waking Up, avec comme invitée au micro une collègue de label, Charlotte Gainsbourg, toujours aussi évanescente. Mais comme le répète sur le morceau suivant, les Django Django sont Free from Gravity, donc tout va bien. De quoi décoller et oublier un instant la pandémie mondiale. © Yan Céh/Qobuz