Fritz: Symphonies Nos. 1 & 2 & Violin Concerto in E Major

Chronique

Sinistre Genève en 1773 : « Il n'y a que peu de musique à entendre ici : le théâtre n'y est pas autorisé, ni les orgues dans les églises, exceptés deux qui ne sont uniquement utilisés que pour la psalmodie dans le pur style de Jean Calvin ; cependant M. Fritz, bon compositeur et excellent interprète sur le violon est encore en vie ; il habite ici depuis près de trente ans et est bien connu de tous les amateurs de musique anglais qui ont visité Genève durant cette période. » Voilà ce qu’écrit le célèbre chroniqueur musical Charles Burney en 1773, prouvant par là même que Gaspard Fritz jouissait d’une solide renommée nationale, voire internationale. Fritz est obligé de trouver un espace d'expression en privé où la musique instrumentale et la musique lyrique est produite et appréciée : ce serait la « chambre commune », « The Common Room of Geneva », une société réunissant la communauté aristocratique d'origine anglaise de Genève de passage en ville pour études ou voyage ; il y est le Konzertmeister et Kapellmeister principal, ce qui lui permet bien sûr de jouer et faire jouer ses propres pièces orchestrales et concertos. Par ailleurs, les aristocrates anglais en question diffusèrent largement sa musique en Angleterre. Le style galant à la Mannheim des œuvres ici présentées témoigne que Fritz avait contact avec le reste de la planète musicale, même du fin fond de Genève qui en ce temps n’avait rien d’un creuset de la Société des nations… © SM/Qobuz