Endless Twilight of Codependent Love

Chronique

Qu'elles semblent loin aujourd'hui, les origines extrêmes du combo de Reykjavik ! Définitivement ancré dans un post metal lorgnant parfois vers le rock, Sòlstafir est avant tout un groupe qui aime prendre du temps pour développer son propos comme l'illustre le fort réussi Akkeri de plus de dix minutes qui ouvre ce septième album. Et il s'en passe des choses, au sein de cette longue compo qui alterne avec bonheur action et contemplation. Drýsill et Rökkur, qui lui succèdent, prennent peu ou prou le même chemin et maintiennent sans peine l'attention. C'est à partir de Her Fall From Grace que le quartet semble parfois perdre le fil de ses idées en sautant du coq à l'âne. Le furieux Dionysus, clin d'œil au passé black metal de Sòlstafir, prouve avec force que celui-ci est bien plus pertinent dans son registre actuel. Pour autant, Til Moldar semble assez vide de substance, tout comme Ör qui s'étire sur sept minutes paraissant bien longues. Fort heureusement, Ùlfur clôt les débats de fort belle manière, laissant l'auditeur sur une sensation globalement positive. Malgré une unité parfois discutable (que l'on trouvait sur son très atmosphérique prédécesseur Berdreyminn), Endless Twilight of Codependent Love est loin d'être exempt de moments de grâce : il présente au contraire une formation qui refuse de stagner et de s'enfermer dans une formule pourtant éprouvée – ce que bon nombre de ses concurrents directs font sans vergogne. Saluons donc comme il se doit cette intégrité, doublée d'une recherche dans la création jamais prise en défaut. Si quelques rares faux pas sont le prix à payer, les victoires comptent double. L'équilibre est sauf. © Charlélie Arnaud/Qobuz