En noires et blanches (Parce que - La Collection) (Version Piano – Voix)

Chronique

A 74 ans, Louis Chedid passe par la case piano-voix. Dans la lignée d’une collection qui a déjà mis Arno et Nicoletta à l’honneur, le fils d’Andrée (et père de Matthieu) a sélectionné ses plus belles chansons pour les passer à la moulinette sensible et vivante du piano d’Yvan Cassar. Faut-il rappeler que ce dernier est l’un des arrangeurs/chefs d’orchestre les plus doués de la chanson française, comptant parmi ses « clients » Johnny Hallyday, Claude Nougaro et Charles Aznavour ? Complété d’un inédit en guise d’ouverture (Si seul sans vous), l’album joue avant tout la carte de la tendresse, de la générosité et de la nostalgie, à l’image de Bouc Bel Air, titre de 2001 sur lequel Louis replonge en enfance, lors de ses vacances en famille dans le Sud de la France. C’est également un premier degré empreint de subtilité qui se manifeste dans ces hymnes discrets à l’amour et l’amitié que sont On ne dit jamais assez aux gens qu’on aime qu’on les aime et Tu peux compter sur moi. Quant aux paroles de Ces mots sont pour toi, elles sont mises en valeur par un piano sourdiné, dont les bandes de feutre amortissent délicatement l’impact des marteaux contre les cordes. Toujours dans cette veine sensible, on retrouvera également son hommage à Patrick Dewaere (Les absents ont toujours tort). Cette sélection met enfin en exergue un Chedid plus culotté ou cocasse, celui qui raconte son époque avec une (toujours tendre) colère ou dérision, du Chacha de l’insécurité à Anne, ma sœur Anne, en passant par ses premiers tubes T’as beau pas être beau et La Belle. ©Nicolas Magenham/Qobuz