Bye Bye 17

Chronique

Sean Tillmann ne s'est pas contenté de créer un personnage avec Har Mar Superstar, il l'a doté d'une véritable identité musicale. Loin des bandes magnétiques bricolées et du hip hop minimaliste des débuts, il a su évoluer vers une soul hors d'âge, à la fois très classique dans sa structure musicale et actuelle dans son énergie.

Sorti début 2013, Bye Bye 17 est sans conteste l'album le plus accompli d'Har Mar Superstar qui a enfin réussi à traduire sur disque ses frasques scéniques. Bye Bye 17 n'a pas pour rien le charme désuet d'une comédie musicale des fifties où le funk égrillard d'un film de Blaxploitation, tout cela est voulu par Har Mar Superstar qui nous ouvre ainsi les portes de son délire musical.

Toujours à la limite de la parodie - trop de cuivres, trop de dramatisation - Har Mar Superstar fait sourire autant qu'il fait vibrer. Difficile de ne pas craquer pour « Ewerywhere I'm Local » et son doo-wop éternel. Il serait aussi indélicat de ne pas claquer des doigts sur « We Don't Sleep » enregistré dans la chaleur d'une nuit noire. Impossible par contre de ne pas sourire à « Don't Make Me Hit You » qui ne se prend pas lui-même tout à fait au sérieux.

Comme en musique rien n'est jamais impossible, on est heureux de conclure en disant qu'il aura suffit à Har Mar Superstar d'une doigtée de passages télévisés et de quelques concerts en France début 2014 pour semer ici aussi les graines de sa folie soul. La preuve irréfutable en est l'entrée à cette période du formidable « Prisoner » dans les charts français. Un choix pas dénué de bon goût parmi les dix chansons d'un disque pas loin d'être déjà culte à sa manière.

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