Bourlingueur des étoiles

Chronique

Les apparitions de Jean-Jacques Debout hors de la rubrique faits divers sont plutôt rares mais cette fois, l'album Bourlingueur des Étoiles a tout du vrai et grand projet original attendu de la part du compositeur. Enrôlé dans la tournée Âge tendre et tête de bois, Jean-Jacques Debout n'avait pas sorti d'album original depuis une quinzaine d'années, même si son nom était associé à une comédie musicale inspirée des Fables de La Fontaine ou une musique de téléfilm.

La surprise est donc grande de voir apparaître une douzaine de chansons inédites dont dix totalement nouvelles. En effet, pour l'occasion, le chanteur a exhumé de ses archives deux moments privilégiés : une version en public du classique « La Mer » chanté avec son créateur Charles Trenet avant sa disparition et « C'est trop tard », délicate composition au piano écrite avec Barbara. Un medley de ses tubes « Pour moi la vie va commencer », « Les Boutons dorés », « Redeviens Virginie », « Lorsque nos doigts se sont croisés » et « Capitaine Flam » s'ajoute à un album placé sous le signe de l'hommage aux artistes et poètes de son coeur et les souvenirs de sa jeunesse.

Car c'est là le centre et moteur de l'album que cette dizaine de chansons richement arrangées, inspirées par les grandes oeuvres de Picasso (« Guernica »), Pierre Loti (« Aziyadé »), Victor Hugo (« Dans la maison des revenants »), Bernardin de Saint-Pierre (« Bourlingueur des étoiles »), Marlene Dietrich (« Marlène, Marlène »), la nostalgie de ses 18 ans (« On en fait des conneries dans la vie », « Oui j'ai ta lettre ») et ses prises de position (« Liberté, égalité »). Le style J. J. Debout est tout là, entre grosse cavalerie orchestrale et mélodies subtiles, accompagnés d'arrangements datés années quatre-vingt, avec force synthés, mais ne peut pas ne pas déplaire aux inconditionnels de l'artiste. À ce titre, l'épuré « C'est trop » est le meilleur titre du lot.

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