Atahualpa Yupanqui, Angel Parra

Atahualpa Yupanqui, né Héctor Roberto Chavero Aramburu le 31 janvier 1908 à Pergamino, dans la province de Buenos Aires, en Argentine, est largement considéré comme l'un des musiciens folkloriques les plus influents du XXe siècle. Élevé dans une famille aux racines quechua et basque, il a adopté son nom de scène en hommage à deux rois incas légendaires, reflétant ainsi son lien profond avec les cultures indigènes. Les débuts de Yupanqui ont été marqués par de nombreux voyages à travers le nord-ouest de l'Argentine et l'Altiplano, où il s'est immergé dans les traditions et la musique indigènes. Sa carrière n'a cependant pas été exempte de difficultés : son engagement au sein du parti communiste lui a valu des périodes de censure et d'exil. Malgré ces difficultés, la musique d'Atahualpa Yupanqui gagne en popularité. En 1949, il se fait remarquer en Europe après avoir été invité par Édith Piaf à se produire à Paris. Ce voyage l'a amené à signer avec la maison de disques Le Chant du Monde, qui a publié son premier disque en Europe, Minero Soy, qui a été acclamé par la critique. Au fil des ans, il a effectué de nombreuses tournées en Europe et dans d'autres parties du monde, partageant sa riche tapisserie de folklore argentin avec un public international. Ses chansons ont touché une corde sensible dans le mouvement de la nueva canción des années 1960, influençant des artistes comme Mercedes Sosa et Jorge Cafrune, qui ont fait connaître ses compositions à une génération plus jeune. Sa musique, caractérisée par un lyrisme profond et un jeu de guitare sophistiqué, comprend des morceaux intemporels tels que "Los Hermanos", "El Arriero", "Luna Tucumana" et "A Qué Le Llaman Distancia" Ses contributions ont été reconnues en 1968 lorsqu'il a été fait chevalier par le ministère français de la culture. Dans son pays, son héritage a été cimenté en 1985 par le prix Diamond Konex, qui l'a désigné comme le musicien populaire le plus important de la décennie. Atahualpa Yupanqui est décédé le 23 mai 1992 à Nîmes, en France. Sa vie et son œuvre restent une pierre angulaire de l'histoire culturelle argentine, célébrées pour leur profonde réflexion sur les paysages et les peuples de sa patrie.