While I'm Livin'

Chronique

La jeune texane Tanya Tucker n'a que treize ans en 1972 lorsqu'elle publie son premier succès, « Delta Dawn ». La concrétisation précoce d’un destin de chanteuse country qu’elle avait déjà prédit à son père quelques années plus tôt. Remarquée ensuite par le producteur Billy Sherrill, qui la fait signer chez Columbia Records, elle connaît un immense succès dans les charts country avant de traverser le désert à plusieurs reprises au cours des années 1980, lorsqu’elle expérimente un passage risqué vers la pop. De retour dans la sphère country-pop après de tumultueuses liaisons, avec Merle Haggard, Don Johnson, Andy Gibb ou encore Glen Campbell et addictions à l'alcool et aux drogues, elle reprend sa carrière en main mais publie relativement peu d’albums au cours d’un début de millénaire surtout marqué par la parution de plusieurs best-of. 



While I’m Livin’ n’est ainsi que le troisième réel opus à sortir après l’an 2000, depuis Tanya en 2002 et My Turn en 2009. Entourée d’une équipe large, où même de vieux amis comme le comédien Dennis Quaid viennent pousser quelques chœurs (sur « Hard Luck »), Tanya Tucker savoure son plaisir de revenir sur le devant de la scène, alors que beaucoup de portes sont restées closes à l’annonce de son possible comeback. C’est le fils de Waylon Jennings, Shooter Jennings, et la chanteuse Brandi Carlile, fan de Tanya, qui l’ont rendu possible en soutenant la production de While I’m Livin’. Les deux collaborateurs attitrés de cette dernière, Tim et Phil Hanseroth, ont ainsi écrit sept des dix chansons présentes sur le disque. Figurent également la splendide relecture de « The House That Built Me », plus gros succès de Miranda Lambert, ainsi que celle de « High Ridin’ Heroes », que David Lynn Jones avait popularisé en duo avec Waylon Jennings. 

Il n’y a finalement qu’une seule chanson sur laquelle Tanya Tucker soit directement intervenue dans l’écriture : « Bring My Flowers Back », qu’il fallut finaliser avec Brandi Carlile et les frères Hanseroth. Car c’est surtout sa voix qui est au cœur de ce disque de la renaissance : « Mustang Ridge » ou encore « Wheels of Laredo », démontrent que le temps n’a pas d’emprise sur l’organe de la texane. Mais les arrangements, souvent conventionnels, n’aident hélas pas à créer un son unique pour cet album qui ne manque pourtant pas de moments tendres, à l’instar de « Bring My Flowers Back ». Ce sont ces moments qui remettent en toute justice l’artiste en lumière, à un stade de sa carrière où d’autres artistes ont déjà été oubliés.

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