Weiss & Hasse: Lute Sonatas

Chronique

C’est sur une superbe copie d’un luth vénitien de la Renaissance (années 1590) de Marx Unverdorben, remanié à l’époque baroque vers 1750 par Gabriel David Buchstetter, que Jadran Duncumb nous offre ces quelques perles signées Hasse et Weiss – Weiss dont on sait qu’il gravita dans l’orbite de Bach au point que l’un remania ou arrangea maintes œuvres de l’autre. Entre Hasse et Weiss, on est à la toute fin de l’âge d’or du luth qui devait ensuite disparaître de l’horizon pendant deux siècles, avant de refaire surface sous les doigts d’interprètes amoureux de cette musique qui ne peut pas vraiment sonner sur quelqu’autre instrument. Car l’écriture de luth – sous forme de tablature, le plus souvent, réduisant d’autant les croisements avec d’autres instrumentistes qui ne savent presque jamais lire les tablatures –est spécifique à l’instrument, et la conduite harmonique, assez sommaire, se transpose mal au clavier, par exemple. Cela étant dit, les deux pièces de Hasse sont en réalité des transpositions (d’époque) du clavier vers le luth, avec perte de certains éléments harmoniques compensée par les plus grandes possibilités de phrasé et de dynamiques du luth par rapport au clavecin. © SM/Qobuz