Warm My Soul

Chronique

Après un premier album qui a rencontré un véritable succès d’estime (Bad Bad Things) en 2010, Blundetto, alias Max Guiguet, programmateur de Radio Nova remet le couvert avec Warm My Soul. On retrouve un savoir –faire assez similaire entre les albums sans pour autant donner l’impression d’un copié collé. Blundetto travaille toujours en dehors des circuits classiques, dans son home studio, c’est-à-dire une pièce de son appartement nord parisien. Il enregistre quasiment tout se dont il a besoin chez lui et ne se rend en studio qu’à la toute fin du processus.

Histoire de ne pas tomber dans les bonnes vielles habitudes, les invités de Warm My Soul sont quasiment tous des nouveaux venus (à part Tommy Guerrero) mais ils ont été « casté » de la même manière : Blundetto n’invite sur ses disques que des musiciens dont il est fan. Tant qu’à faire, autant se faire plaisir. Le reggae tenant une place prépondérante dans la musique de Max Guiguet, c’est tout naturellement que l’on retrouve Courtney John et sa voix tout en douceur sur deux titres de l’album. On retrouve également de la soul sur « It’s All About » avec Aqeel tout comme sur la reprise du classique de Aaron Nevil, « Hercule », en compagnie de l’anglais Hugh Coltman.

Comme à son habitude de Grand Mix , Blundetto concocte un son transgenre emprunt de moiteur soul, de chaleur funk, d’afrobeat (« Crowded Places » avec la section cuivre de Akale Wube) de reggae et de jazz-funk dans des compostions finalement très intimistes. On est loin de la superposition indigeste de styles musicaux esthètes et beaucoup plus dans la recherche de simplicité et d’épure. On y croise aussi de la dub, du rap, et de la musique latino (« I’ll Be Home Later ») et de la trip-hop (« Walk Away Now »). Ecouter Warm My Soul, c’est un peu comme prendre l’avion pour 50 destinations en même temps pour s’offrir le meilleur de la musique mondiale. Assez proche dans l’esprit d’un Gilles Peterson, Blundetto compose une œuvre originale et mondialiste d’une pure finesse où l’on devine également une passion pour le cinéma (« Final Good Bye »).

La digestion de la discothèque de Nova que Max Guiguet a commencé à arpenter dans tous les sens en 1998 est désormais terminée. Warm My Soul est un grand disque pour tous les amoureux de musique, les curieux mais aussi pour ceux qui n’y connaissent rien mais savent tout simplement apprécier le beau. Et comme le disait Jean-François Bizot ; « il faut toujours écouter un album jusqu’au bout, car la bonne surprise peut venir à la fin »…

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