Quaristice

Chronique

Après plusieurs années de productions ardues et jusqu’au-boutistes, Autechre sort un neuvième album à la ligne claire, son plus accessible depuis LP5. Très inspiré, le duo a édité pas moins de 20 morceaux dont la durée avoisine pour chacun 4 minutes. Contrairement à ses albums récents, Autechre a choisi de concentrer ses idées dans un format plus court, comme un défi après les précédentes envolées de plus de 10 minutes.

La genèse de l’album explique en grande partie ce changement de direction. A l’origine, le groupe retravaillait son live : exercice qu’ils soignent toujours avec attention en évitant le caractère statique de leurs pairs de l’electro. Tout en œuvrant sur d’anciens morceaux, Autechre se met également à improviser de nombreuses sessions, isolant les éléments qui semblent pertinents et se retrouvant avec suffisamment de titres pour constituer un album.

Quaristice sonne beaucoup plus compressé et se rapproche de l’esthétique sonore des premiers morceaux electro que le duo affectionne tant. Pour la première fois depuis Tri Repetae, Autechre confectionne des titres « ambient » comme « Altibzz », les sublimement inquiétants « Outh9X » et « Notwo » ou le plus aquatique « Paralel Suns », qui évoque la techno de Detroit. On croise toujours la patte abstraite du duo avec ces fameuses constructions alambiquées comme « Tankakern », « Fol3 », « 90101-5l-L », « WNSN », mais sans les stridences parfois éprouvantes de l’album Untilted. « The PLC » et « Io » sont d’autres morceaux de bravoures, sortes de fresques électroniques dont les richesses se découvrent à chaque écoute. Le son y est comme « spatialisé », donnant l’impression à l’auditeur d’être enveloppé par celui-ci.

La voie moins tortueuse de Quaristice est la preuve qu’après 20 ans de carrière, Autechre est encore capable de se réinventer. Un nouveau tournant musical se profile, clouant ainsi le bec des détracteurs qui croyaient le duo fini ou perdu.



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