Poulenc: La voix humaine

Véronique Gens, Orchestre National de Lille and Alexandre Bloch

Paru le 13/01/2023 chez Alpha Classics
Artistes principaux : Véronique Gens Orchestre National de Lille Alexandre Bloch
Genre : Classique

Livret numérique

Disponible en

24-Bit/96 kHz Stereo

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Les symboles de la modernité dans une œuvre littéraire sont ceux qui vieillissent le plus vite. Ainsi le texte de Jean Cocteau, écrit pour la comédienne Berthe Bovy, semble dresser le catalogue de la vie courante au début des années 1930, époque où une téléphoniste des PTT devait brancher une ligne avant l’arrivée de l’automatique, généralisé en France en 1978. On y évoque une « pendule électrique », un « stylographe », des « comprimés » ou encore un « pneumatique ».
Mais au-delà des mots parfois désuets, c’est bien la violence d’une séparation qui s’exprime ici. Une femme abandonnée, probablement plus toute jeune, se raccroche une dernière fois à son rêve d’amour à travers le téléphone comme on se quitte aujourd’hui via son portable, quand ce n’est pas par un simple SMS.

Francis Poulenc mit en musique ce drame humain pour sa muse Denise Duval en 1959. Baignée d’une sensualité orchestrale à la Puccini – que le compositeur français vénérait –, cette œuvre forte est une aubaine pour les cantatrices grâce à son lyrisme débordant, une théâtralité réalisable en concert comme à la scène et par la grande liberté d’interprétation laissée par Poulenc avec de fréquents passages pour voix seule et de nombreux points d’orgue permettant à l’interprète d’imposer son propre rythme.

Après ses grandes devancières Denise Duval, Jane Rhodes, Felicity Lott ou Françoise Pollet, Véronique Gens s’empare de ce bouleversant monologue, magnifiquement entourée par l’Orchestre national de Lille sous la direction d’Alexandre Bloch. Outre la beauté d’une voix au summum de son épanouissement, Véronique Gens incarne une femme blessée particulièrement touchante qui vit ses derniers moments avec une intensité poignante et digne. Cette splendide version de La Voix humaine est complétée par une œuvre mal aimée de Poulenc, sa Sinfonietta, en fait une symphonie déguisée oscillant entre légèreté et gravité. Elle est pourtant du plus pur Poulenc avec ses nombreuses autocitations, la générosité de ses courbes mélodiques et son allure délibérément joyeuse à peine teintée par une certaine mélancolie. ©François Hudry/Qobuz

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Poulenc: La voix humaine

Véronique Gens

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La voix humaine, FP 171 (Francis Poulenc)

No. 1, Introduction

Véronique Gens