César Franck: Hulda

Orchestre Philharmonique Royal de Liège, Chœur de Chambre de Namur and Gergely Madaras

Paru le 23/06/2023 chez Bru Zane
Artistes principaux : Orchestre Philharmonique Royal de Liège Choeur de Chambre de Namur Gergely Madaras
Genre : Classique

Livret numérique

Disponible en

24-Bit/96 kHz Stereo

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A l’occasion du bicentenaire de la naissance de César Franck célébré en 2022, le Palazzetto Bru Zane a tenu à rendre hommage à une facette méconnue de son talent. Car on oublie souvent que ce compositeur célébré comme apôtre de la « musique pure », s’est également essayé à l’opéra. Mais de ses quatre œuvres lyriques, seule Hulda, composée entre 1879 et 1885, sera créée au Théâtre de Monte-Carlo en 1894, après sa mort, dans une version tronquée, avant de tomber dans l’oubli.
La partition définitive qui a ici été réhabilitée par l’Orchestre royal philharmonique de Liège et son chef Gergely Madaras. Cet enregistrement Bru Zane nous permet de découvrir dans son intégralité un ouvrage qui méritait grandement qu’on la sorte des limbes de l’Histoire.
L’argument, tiré d’une pièce du Norvégien Bjørnstjerne Bjørnson, ne manque pas d’une vraie force dramatique et de personnages hauts en couleur, à commencer par la sombre héroïne Hulda, qui n’aura de cesse d’exercer sa vengeance contre ceux qui ont tué sa famille — le clan des Aslaks — puis contre son amant infidèle Eiolf. Dommage que le livret français, mal construit et à la prose naïve, ne soit pas malheureusement à la hauteur.
Un sujet médiéval et nordique où s’affrontent des clans rivaux, un long duo d’amour extatique, une héroïne qui ourdit le meurtre de son bien aimé avec ses rivaux et se donne finalement la mort en se jetant dans les flots… tout cela évoque bien sûr l’imaginaire wagnérien, omniprésent en cette fin de siècle.
C’est toutefois dans la lignée de l’opéra et de la musique française que s’inscrit toujours César Franck. Convoquant toute sa science symphonique, il livre une partition riche, foisonnante et inventive. Son orchestre, aux timbres divers et aux couleurs variées, ne se fait pas acteur comme chez Wagner, mais excelle plutôt dans la création d’atmosphères et l’évocation des ambiances et sentiments.
On restera impressionné par de grands moments vocaux, tels que le duo d’amour mais aussi par la force des ensembles (magnifique final de l’acte II) ainsi que la beauté, et le raffinement des choeurs (celui des pêcheurs à l’acte I est magique, de même que la « chanson de l’hermine à l’acte II), autant de morceaux où le Chœur de chambre de Namur se révèle excellent.
Le livret impose la présence de quinze rôles solistes, souvent peu développés, mais exigeants. Tous ces interprètes sont ici à la hauteur de la tâche. Parmi eux, remarquons le ténor Edgaras Montvidas au français irréprochable et qui sait se faire à la fois juvénile et vaillant pour interpréter l’amoureux Eiolf. Pour les beaux yeux d’Hulda, il frappera à mort le vaillant Gudleik, ici parfaitement incarné par le baryton Matthieu Lécroart. Sa mère sera l’excellente Véronique Gens. Pour son malheur, Eiolf reviendra ensuite dans le giron de sa première fiancée, la fragile Swanhilde à qui convient bien le délicat soprano de Judith van Wanroij. Cette voix marque un contraste bienvenu avec le timbre plus sombre et corsé de Jennifer Holloway qui s’attaque avec ardeur au rôle principal, trouvant les accents voulus pour souligner toutes les facettes de cette héroïne complexe et torturée.
Mais c’est l’orchestre qui se taille tout de même la part du lion. Un très beau ballet de trente minutes couronne une œuvre qui évoquerait presque une gigantesque symphonie dramatique, parfaitement mise en valeur par l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège et son chef Gergely Madaras qui prend à coeur cette mission de résurrection. © Julia Le Brun/Qobuz

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César Franck: Hulda

Orchestre Philharmonique Royal de Liège

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Hulda, FWV 49, Act I: Prélude et Scène. Voici que le soleil décline

Jennifer Holloway