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Yvonne Printemps

Chanteuse de music-hall et d'opérettes, Yvonne Wigniolle dite Yvonne Printemps est née à Ermont-Eaubonne le 25 juillet 1894. Originaire d'une famille modeste, elle est remarquée très jeune, à l'âge de dix ans, par Marie Marville, l'épouse de l'ancien directeur du Moulin-Rouge à Paris P. L. Flers, alors qu'elle joue dans une pièce de théâtre amateur. Son destin est alors tracé et quatre ans plus tard, elle se produit dans une revue de music-hall à La Cigale, Nue Cocotte, avant de remplacer l'année suivante au pied-levé une chanteuse des Folies-Bergère, où elle reste quatre ans. Elle gagne le surnom de « Mademoiselle Printemps » et joue au côté de Maurice Chevalier dans la revue Ah ! les beaux nichons (1912). Son minois, son jeu intelligent, son regard malicieux et son fort beau timbre de voix font les délices des spectateurs du Palais-Royal où Yvonne Printemps joue dans deux revues et l'opérette Le Poilu. Le compositeur André Messager comme Sacha Guitry et le librettiste Albert Willemetz tombent sous son charme et lui écrivent, qui des comédies musicales, qui des pièces de théâtre et des revues. En 1916, la chanteuse et comédienne fait ses débuts aux Bouffes-Parisiens dans Jean de la Fontaine et donne la réplique à l'auteur, qu'elle épouse trois ans plus tard, après une idylle avec l'aviateur Georges Guynemer. Sacha Guitry, scénariste du film Un roman d'amour et d'aventures, l'impose pour son premier rôle au cinéma en 1918. Il ne cesse de lui écrire des personnages sur mesure à la scène, se comptant par dizaines, de Mon père avait raison (1919) à Françoise (1932), en passant par Béranger (1920), Faisons un rêve (1921), L'Accroche-cœur (1923), Mozart (1925), Désiré (1927), La Jalousie (1930) et Nono (1931). Après la comédie musicale Conversation Piece (1934) avec Noël Coward pour des chansons en anglais à Londres et à New York, Yvonne Printemps chante dans l'opérette d'Oscar Straus Trois valses sur un livret de Léopold Marchand et Albert Willemetz, qui obtient un succès considérable dès sa création en 1937. La mise en scène est confiée à Pierre Fresnay, son compagnon depuis Franz Hals (1931) de Guitry et partenaire sur huit films dont La Dame aux camélias de Fernand Rivers et Abel Gance (1934), Adrienne Lecouvreur de Marcel L'Herbier (1938), Le Duel (1939), La Valse de Paris (1949) et Le Voyage en Amérique (1951). En 1940, le compositeur Francis Poulenc, tout aussi émerveillé, lui écrit l'une de ses plus belles mélodies, Les Chemins de l'amour (1940). Les années de guerre voient Yvonne Printemps jouer aussi des pièces de Jean Anouilh, Henri-Georges Clouzot et Édouard Bourdet, puis après de Marcel Achard ou Curzio Malaparte, jusqu'à la dernière en 1958, toujours avec Fresnay, avec qui elle se retire dans leurs dernières années. Deux ans après sa mort, elle se fracture le col du fémur et décède à son tour le 18 janvier 1977 à l'âge de 82 ans. Tous deux sont inhumés au cimetière ancien de Neuilly-sur-Seine.


©Copyright Music Story Loïc Picaud 2023
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