Granmoun Lélé

Le chanteur Granmoun Lélé naît de son vrai nom Julien Ernest Philéas le 28 février 1930 à Saint-Benoît. Très jeune, il est amené à travailler et débute adolescent au sein d’une usine sucrière en tant qu’ouvrier. Peu à peu, il assiste aux danses et musiques faites à la fin de la semaine de travail par les hommes et les femmes employés. À cet instant, il découvre la maloya, un style de musique né durant l’esclavage pour résister aux dures conditions de vie, caractérisé par sa rythmique spécifique et l’usage du roulèr, une percussion traditionnelle de La Réunion. Granmoun Lélé est séduit et s’initie à la pratique tout en y ajoutant une dimension spirituelle héritée de son éducation. C’est pourtant tard que sa production musicale sera publiée. En 1993 paraît Namouniman, un premier album dont le morceau éponyme s’immisce parmi les classiques du genre, aux côtés entre autres des productions de Danyèl Waro. Sur le tard se construit la discographie de Granmoun Lélé, dont le surnom désigne les personnes âgées en créole réunionnais, et qui dévoile trois autres albums : Soleye (1995), Dan Ker Lele (1998) et Zelvoula (2003). Alors qu’il organise de nombreux concerts, accompagné de plus d’une dizaine de musiciens et d’enfants, cet ancien ouvrier s’éteint le 14 novembre 2004 à Saint-Benoît, laissant derrière lui un patrimoine et une tradition musicale enrichis.