Wilderness

Chronique

Comme une élégance de lever de rideau, mais très technologique attention, ce disque a été offert (sur le support d’une clé Usb), aux audiences des concerts de Brett Anderson.

Comme un clin d’œil à un cercle d’amis inventés (ce qu’on appelle les auditeurs), il y a quelque temps, la comédienne et chanteuse Emmanuelle Seigner enregistrait une nouvelle version, franco-anglaise cette fois, de « Les Mots Simples », en duo avec Brett Anderson. En ricochet, Wilderness, deuxième album en solo de l’ancien leader de Suede (ici bien éloigné du pandémonium glam-rock qui fit sa renommée), offre au détour d’une plage « Back to You », chanson interprétée en compagnie d’Emmanuelle Seigner, et on aurait pu se voir offrir pire mise en bouche. La mélancolie, l’élégance de ces trois minutes en apesanteur, font en effet office d’ambassadeurs des huit autres vignettes alentour.

Enregistré en une semaine, et en la seule compagnie de la violoncelliste Amy Langley (Anderson prenant pour sa part en charge piano, et guitares acoustiques), Wilderness est donc un album où, comme son prédécesseur, on retrouve le chanteur dans le dénuement d’une orchestration impressionniste, et dans l’intimité d’une inspiration excessivement personnelle. Manifestement ravi de se retrouver libre - et sincère – face à des audiences, certes beaucoup plus confidentielles que jadis, mais tout aussi enthousiastes, Anderson (je ne suis plus lié aux playlists, et à toute cette merde du marché de la musique), confesse dans une grâce absolue, et une franchise désarmante : j’ai fait cet album avec la plus pure des intentions : créer une magnifique suite de chansons. Convenons qu’il y soit parvenu.



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