The Headless Children

Chronique

Le heavy glam metal de W.A.S.P. nens'est jamais aussi bien porté qu'en cette année 1988. Headless Children fait preuve de beaucoup plus d'ambition que sa production antérieure et préfigure le conceptuel The Crimson Idol. Headless Children ne rencontre pas à sa sortie un succès phénoménal, c'est avec le temps qu'il devient un album de référence. 

Et quel album. Aux ingrédients habituels de W.A.S.P. s'ajoute le clavier de Ken Hensley de Uriah Hepp qui apporte une dimension épique à l'ensemble des compositions. La voix rageuse de Blackie Lawless est, elle, proche de son sommet, tandis que Chris Holmes est bien décidé à lâcher solo sur solo. Ouvert par l'ambitieux et efficace « The Heretic (The Lost Children) », Headless Children recèle ensuite l'impeccable reprise de The Who « The Real Me ».  

« Mean Man » est du W.A.S.P. bien énervé plus classique et d'une efficacité redoutable. Après toutes ces chevauchées, le rocker aspire toujours au calme et à un bon tempo lent bien collant. « Forever Free » qui remporte le titre honorifique de meilleure ballade de W.A.S.P., est effectivement parfait pour agiter les mains et les briquets en concert, dans une communion née de la sueur et de la fumée (en 1988, les interdictions de fumer dans les lieux publics n'existaient pas). La superbe partition de clavier de Ken Hensley qui retrouve par moments les accents de « July Morning » est loin d'être étrangère à la réussite de « Forever Free ». 

Dix ans après sa sortie d'origine, Headless Children est édité en CD avec six titres bonus dont « Locomotive Breath » de Jethro Tull, et un enregistrement live de « Blind in Texas ». Alors que l'on ne retient souvent de W.A.S.P. que son attitude scénique provocante et ses extravagances vestimentaires, Headless Children montre au contraire un très bon groupe de heavy metal, capable comme ici de sortir un disque majeur du genre.

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