Rachmaninov: Piano Concerto No. 3 – Sibelius: Symphony No. 2

Chronique

On ne devrait pas même le dire, puisque ce n’est pas là le gage d’une quelconque qualité musicale : l’Orchestre Chineke! (sic, avec le point d’exclamation) est composé majoritairement de musiciens britanniques à la peau quelque peu plus sombre que d’autres, ainsi que d’autres issus de « minorités » ethniques et culturelles, même si ce n’est pas là une exclusivité ou une ségrégation à rebours ; disons que c’est une forte tendance, assez peu répandue dans la majorité des orchestres symphoniques (hormis le Brésil, où nombre d’orchestres sont extraordinairement mélangés !). De même, le chef états-unien Roderick Cox est issu de la communauté afro-américaine – ce qui ne l’empêche pas d’ailleurs d’être un excellent chef d’orchestre, à la belle prestance et l’esprit particulièrement vif – tandis que le pianiste Gerard Aimontche est, chose sans doute plus rare, de nationalité… russe quand bien même d’origine africaine ! Comme quoi quelques dixièmes de millimètre d’épiderme sont un argument bien maigre… Cet album de l’orchestre propose un programme Rachmaninov-Sibelius, avec le Troisième Concerto pour piano – joué tout en délicatesse par Aimontche, sans la moindre surcharge hyper-romantique du genre qui, trop souvent, plombe cette musique de la transparence – puis la Seconde Symphonie de Sibelius donnée avec infiniment de fraîcheur et de spontanéité, mais aussi un superbe sens de l’équilibre d’un tenant à l’autre de l’ouvrage, ce qui n’est pas toujours aisé dans cette musique au souffle infini. © SM/Qobuz