Marks To Prove It (Public Service Broadcasting Remix)

Chronique

Si trois années de silence était la punition à subir pour ensuite bénéficier d’un tel album, qui porte « les marques pour prouver » de sa maturité accomplie, c’était un mal acceptable. Au point que ces trois petites années paraissent bien plus, tant elles ont transfiguré The Maccabees, qui ont dû endurer de sévères remises en question face à l’épreuve du studio.

Les deux premiers extraits, « Marks To Prove It » et « Something Like Happiness », font plus que la preuve de la science désormais maîtrisée des Anglais pour le format pop-rock énergique. Le premier résonne même, avec son urgence de tous les instants, la classe folle de ses chœurs et ses soupçons de dissonance malicieusement semés, d’une intemporalité évidente, comme un fragment de la culture britannique moderne.
   


« Kamakura », déjà rôdée en concert, joue dans une autre cour mais offre une ambiance évolutive entre ballade plaintive et envolées lointaines, à l’instar de « Ribbon Road » et de ses arpèges touchants. Plus déchirant est « Spit It Out », un autre sommet absolu du disque, qui témoigne un peu plus de l’évolution graduée du groupe.

Celui-ci a gagné en muscles comme en poésie à travers des textes qui se veulent des instantanés angoissés, frappant de réalisme, même quand Orlando Weeks fait voyager dans le temps, comme au détour de « WWI Portraits ». Il propose aussi des chroniques sans fard de la déchéance, quand la bouteille, jetée amère dans le gosier plutôt qu’à la mer, projette son ombre sur « Dawn Chorus » ou « Kamakura ». Après la gueule de bois, l’euphorie ? Probable, car avec ce disque, The Maccabees se préparent des lendemains enivrants.

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