Aaron Jay Kernis: Dreamsongs / Three Concertos

Chronique

Alors qu’il est une véritable star sur la scène musicale anglo-saxonne, le compositeur états-unien Aaron Jay Kernis (né en 1960) reste méconnu – aimable litote – en France. Dommage, infiniment dommage… Il est vrai qu’il préféra développer un langage personnel empreint à la fois d’un certain néo-romantisme, de Stravinski et Debussy sans doute, avec quelques incursions dans les « musiques urbaines » (quel terme crétin ! Mozart, c’est de la musique rurale ?), le jazz et autres idiomes de notre temps. Sans oublier, bien sûr, l’apport de ses maîtres que furent John Adams, Charles Wuorinen et Morton Subotnick, Quoi qu’il en soit, sa musique cherche avant tout la beauté et l’émotion plutôt que la docte et froide mécanique structurelle. Voici rassemblés trois concertos : le premier pour violoncelle (2013), le deuxième pour alto (2014), le troisième pour… échos (2009). L’écho en question est celui du Sixième Concerto brandebourgeois de Bach, car Kernis emprunte l’effectif de cordes – sans violons donc – avant de laisser entrer graduellement deux hautbois, trompette et percussion. La forme elle-même : toccata, passacaille, aria, n’est pas sans évoquer le XVIIIe siècle. Comme toujours chez Kernis, les trois ouvrages explorent une nouvelle forme de tonalité, ultra-lyrique. © SM/Qobuz