Muddy Waters
Bien plus qu’un simple bluesman, Muddy Waters appartient à la caste des géants qui ont influencé durablement la musique du XXème siècle. Rock’n’roll, jazz, soul, hip-hop, pop… Tous ont puisé dans l’incroyable recueil qu’a laissé dernière lui le boss de Chicago.
Comme les grands bluesmen qui se respectent, McKinley Morganfield est né entre 1913 et 1915 dans un Mississippi gangréné par la ségrégation. Le jeune fermier grandit à Stovall, dans les alentours de Clarksdale. Il a la chance de faire ses premières classes aux côtés des pères fondateurs du style delta, Son House et Robert Johnson. Celui qui se surnommera Muddy Waters se forge alors un style bien à lui à la guitare acoustique, utilisant régulièrement un slide.
Dans le Mississippi rural de l’époque, les chances sont faibles d’avoir accès à la technologie de l’enregistrement. Mais qui d’autre qu’Alan Lomax, l’un des plus grands historiens de la musique américaine, pour remplir cette mission ? Morganfield dégaine alors son instrument et joue ce qui semble être la première version du morceau Feel Like Going Home.
Lorsqu’il quitte son état, les fermes de cotons ou encore sa femme du moment, pour déposer ses valises à Chicago, Muddy Waters n’a qu’une idée en tête : devenir musicien professionnel. Il enregistre d’abord avec Columbia, puis il est rapidement repéré par les frères Chess. Il publiera dans leur label entre 1947 et 1972 ! Et comme la plupart du temps à l’intérieur de Chess Records, Willie Dixon vient ajouter son grain de sel dans les productions de McKinley. Il lui offre certains de ses plus grands hits, et notamment Hoochie Coochie Man ou I Just Want To Make Love With You. Big Bill Bronzy accorde lui aussi son aide au guitariste pour qu’il perce au sein de la scène live de Windy City. Muddy est alors l’une des plus grandes étoiles de la musique américaine et il se dispute la ville de l’Illinois avec l’autre emblème de l’époque : Howlin’ Wolf. De plus, les musiciens de son groupe sont exceptionnels : que ce soit Otis Spann au piano ou encore Little Walter, aucun sideman n’est en deçà.
Pourtant, dans les années 50, la carrière de Muddy stagne. Il quitte alors son Amérique natale pour l’Angleterre le temps d’une tournée afin d’être l’un des premiers à répandre la musique blues en Europe. Le choc est grand : la Grande-Bretagne ne s’attend pas à voir débouler le son puissant du delta amplifié à travers les enceintes poussées à l’overdrive. Les futurs Rolling Stones, Beck, Eric Clapton ou encore Led Zeppelin sont littéralement sous le choc et seront directement influencés par le bluesman. Le musicien du Mississippi décide de se moderniser et sort en 1968 Electric Mud. En plein dans l’air du temps, il mélange habillement le blues de Chicago aux influences psychédéliques hendrixiennes. La formation est inédite et Muddy Waters se contente de chanter pendant les enregistrements. The Howlin’ Wolf Album est publié en parallèle et s’inscrit dans la veine de ce qu’a voulu faire Chess pendant les 60’s. Il est même directement affiché ceci sur la pochette : 1
Dans ce contexte, Muddy quitte Chess et signe chez Blue Sky Record, le même label que Johnny Winter. Ce dernier s’occupe des productions et ils assemblent de grands succès qui portent une nouvelle fois le bluesman de Chicago sous le feu des projecteurs. Hard Again (1977), I’m Ready (1978) et King Bee (1981) portent haut l’étendard du guitariste. De plus, il ne tarde pas à être remercié par ses admirateurs anglais. Ainsi, il est régulièrement invité à monter sur scène avec Eric Clapton ou encore les Rolling Stones.
En 1983, le musicien décède chez lui, dans sa maison de l’Illinois. Pas de mauvais sort ni de coup de poignard dans le dos. La légende s’éteint à l’âge de 70 ans. Il laisse derrière lui treize albums, 6 Grammys et il incarne presque à lui seul le blues urbain. L’eau boueuse du Mississippi n’a pas fini de s’écouler. © AR/Qobuz
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