Little Red Boots

Chronique

Lindi Ortega vénère Elvis Presley. Son producteur, Ron Lopata, le sait, lui qui a habilement conçu un son rockabilly pour les parties les plus rock de son premier album. L'alternative country de la jeune beauté canadienne est ainsi vivifié par des relents rock 'n' roll des plus séminaux.

Cela ne suffit pas pour faire un bon disque, et c'est la personnalité évidente de la voix et de l'écriture de Lindi Ortega qui se charge de rendre Little Red Boots passionnant. Country rock bien troussé avec « Little Lie », où sa voix narquoise attire tout de suite l'attention ; rockabilly dans l'esprit sur « I'm No Elvis Presley », justement ; personnel avec le traînant « Little Red Boots », Little Red Boots est un album aux talents variés.

Parfois sombre, Lindi Ortega dit sa méfiance envers la vie et les autres dans « Dying of Another Broken Heart ». Elle clame de nouveau son attirance pour les idoles des années 1950 avec « Jimmy Dean ». Comme bien des grands auteurs, Linda Ortega n'est jamais aussi bonne que dans un registre grave, exercice où elle évite le pathos avec brio. Le « So Sad » de clôture montre que Lindi Ortega sait faire passer les émotions avec justesse.

Little Red Boots ne se mesure pas à la pointure des bottes rouges mais de ce qui les remplit. De ce côté là, aucun souci, Lindi Ortega montre qu'elle a du répondant et du mordant.
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