Laugh Like A Bomb

Chronique

Le titre de ce deuxième album de Baba Ali (après Memory Device en 2020) aurait pu être un clin d’œil à Calm Like a Bomb de Rage Against The Machine. Il l’est d’ailleurs peut-être, mais c’est avant tout un passage du magazine d’avant-garde Blast (publié en 1914) qui a inspiré le duo anglo-américain. « Dès que j’ai vu ces mots, “Laugh Like a Bomb”, j’ai tout de suite été frappé par la précision avec laquelle ils décrivaient ce que je ressentais quand on tournait beaucoup et qu’on bossait sans arrêt pour gagner tout juste de quoi nous en sortir », explique l’un des deux compères.

C’est en effet pendant une tournée, lors d’une nuit d’insomnie, qu’ils sont tombés sur cette phrase reflétant parfaitement l’esprit de ce disque qui se situe sur une ligne de crête entre une certaine insouciance hédoniste et une violente frénésie. Le tandem a injecté une dose non négligeable de synthés fébriles, de guitares féroces et de coups de batterie nerveux tout au long de cet album dont les textes évoquent l’abandon et le désir, mais aussi le bleu Klein ! Laugh Like a Bomb explore également le sentiment de vulnérabilité au sein de morceaux qui ont été composés et enregistrés de manière moins réfléchie qu’instinctive – ils ont d’ailleurs inventé le mot « yarchisme » pour désigner leur approche instinctive de la création. Cet album inclassable a été enregistré « dans l’urgence » (selon la formule consacrée) et a été mixé par le grand Ross Orton (Working Men’s Club, Arctic Monkeys, Yard Act). ©Nicolas Magenham/Qobuz