La fin de l'espèce

Chronique

Révélé il y a huit ans avec l’album-concept Vive la vie, Klub des Loosers en remet une couche avec La Fin de l’espèce, un deuxième disque de grande qualité, tout aussi hors normes. Porté par Fuzati et Detect, le groupe a décidé à l’ère numérique de ne plus mettre son travail sur les sites d’écoute. C’est donc sur Youtube que l’auditeur pourra décider s’il veut ou non entrer au Klub.



Cynique. L’album l’est. Dans « Vieille branche », le premier titre, le rappeur débite des punchlines pas piqués des vers sur un suicide, accompagné d’un air mâtiné de douce soul. La vie n’est pas mieux lotie. L’excellent « Destin d’hymen » flingue le sens de la reproduction humaine (« La pire espèce se perpétue/Comment leur dire à tous ces gens: vos gosses sont superflus»). C’est le fil conducteur obsessionel de ce disque que l’on trouve notamment dans « Non-Père » (« Je ne veux rien reproduire et encore moins une erreur ») et dans « La fin de l’espèce » qui intègre les pleurs d’un bébé. « Mauvais rêve » décrit, lui, sous forme de saynète ironique un accouchement…Un thème qui est d’habitude célébré dans le rap grâce à « l’hymne à la maman ».



Côté mixage, la voix du rappeur semble parfois lointaine pour servir des productions soignées soul, pop et jazz. Mais il n’occulte pas la pertinence des textes. C’est le cas dans « L’Indien » qui traite du monde de l’entreprise façon Fuzati («Le principe d’une réu, c’est d’enfermer des trous du cul dans une pièce sans fenêtre. Forcément c’est vite puant»). Alors, bienvenue au Klub ?

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