Johann Sebastian Bach: The Sonatas for Violin and Cembalo Obbligato Vol. 1

Chronique

Voici un nouvel enregistrement rayonnant de cet ensemble que forment les six Sonates pour violon et clavecin obligé de Johann Sebastian Bach, que l’un des fils cadets du Cantor n’hésitait pas à qualifier, au crépuscule de sa vie, d’œuvre marquante de son père.

En 1974, Sigiswald Kuijken et Gustav Leonhardt gravaient une référence devenue incontournable (disponible sur Qobuz, dans un coffret Deutsche Harmonia Mundi regroupant plusieurs Bach du claveciniste néerlandais) : si les tempos étaient modérés, et la justesse du violoniste parfois légèrement mise en défaut, l’écoute entre les deux musiciens reste un modèle absolu, la tendresse tout autant, sans parler de la profondeur des textures polyphoniques – dans l’Allegro assai de la Sonate BWV 1015 par exemple.

Cette nouvelle proposition du violoniste Ryo Terakado et du claveciniste Fabio Bonizzoni se souvient de l’équilibre magique de la version 1974 de leurs aînés. Le discours jubile, les équilibres impressionnent voire envoûtent (BWV 1016, Adagio ma non tanto). Le violoniste déploie une virtuosité et une beauté de sonorité tout à fait envoûtantes. Si le claveciniste dispose d’un instrument qui paraît plus terne (un Willem Kroesbergen, d’après Couchet) – ou est-ce la prise de son qui l’éloigne parfois trop ? –, les deux musiciens se distinguent partout par leur parfaite entente. Ils respirent ensemble naturellement : à cet égard, la Sonate No. 3 en mi majeur, BWV 1016 est le point culminant d’une des parutions les plus excitantes de ce début d’année 2022. Fortement recommandé. © Pierre-Yves Lascar/Qobuz