Eyes Wide, Tongue Tied

The Fratellis

Paru le 21.08.15 chez Cooking Vinyl
Artistes principaux : The Fratellis
Genre : Alternatif et Indé

Disponible en

16-Bit/44.1 kHz Stereo

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Il s’agit du quatrième album pour le groupe de rock indépendant écossais, deux ans après We Need Medicine, qui avait divisé les fans et la critique. Le trio baptisé The Fratellis en hommage au gang de malfrats baltringues du film Les Goonies s’était fait une réputation à la faveur du tapageur Chelsea Dagger de 2006. Par la suite, le leader Jon Fratelli s’était brièvement illustré au sein du projet de pop baroque Codeine Velvet Club, avant de sortir Psycho Jukebox en solo.

Premier constat de ce nouvel opus : si les paroles sont dans l’ensemble oubliables, Eyes Wide, Tongue Tied demeure globalement très efficace grâce à la production léchée de Tony Hoffer, qui avait déjà sévi sur le LP inaugural des Écossais, Costello Music, en 2007, ainsi que sur l’album solo de Jon Fratelli. Les fans du garage rock nerveux des débuts pourraient toutefois être surpris du léger virage musical entrepris par la bande de Glasgow, qui semble moins se concentrer désormais sur l’énergie primale destinée à soulever les foules lors des festivals, que sur un travail plus subtil, lorgnant par petites touches du côté de l’americana. Avec cette stratégie singulière et louable, le groupe espère évidemment se renouveler et toucher un plus large public que celui qui les avait découverts il y a dix ans, et qui les condamnerait probablement aujourd’hui à l’oubli à court terme, à l’instar d’autres groupes britanniques en « The » révélés au début de ce siècle.

The Fratellis dirige ici des titres souvent convaincants, à l’instar de « Baby Don’t You Lie To Me! » ou « Too Much Wine », tandis que « Thief » dépote comme un bon vieux « Lady Madonna » avec son gimmick de piano prenant, et que « Slow » a la classe d’un « One », de U2. On n’en attendait pas moins après avoir découvert en éclaireur le single « Me and the Devil », que le groupe avait dévoilé sur son site internet en l’offrant gratuitement aux fans.

Sauf que toutes les chansons ne sont pas mémorables et l’on regrette une certaine forme de paresse à l’écoute de titres tels que « Imposters (Litlle by Little) » ou encore « Desperate Guys », trop prévisibles pour être brillants, et ce ne sont pas les cuivres poussifs de « Dogtown » qui vont venir bouleverser, hélas, cette impression. Mais il ne faut pas se méprendre : Eyes Wide, Tongue Tied reste un album plaisant, même si à l’évidence et malgré les efforts de The Fratellis, seuls certains de ses titres, et pas forcément ceux auxquels on pouvait s’attendre, passeront à la postérité.

©Copyright Music Story 2015

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Me and the Devil