Ecstatic Arrow

Chronique

Quatrième album pour Virgina Wing. Le duo mancunien formé par Alice Merida Richards et Sam Pillay ajoute une corde à son arc avec Ecstatic Arrow. Avec ses paroles et actions féministes, placardées lors de leur tournée avec Hookworms (End Rape Culture) qui en choquera certains, Alice refuse que Virginia Wing ne soit pris au sérieux que pour sa moitié mâle. Non, elle n'est pas que cette voix apathique, monocorde, qui chante au ralenti. Non, Sam n'est pas l'unique cerveau (The Female Genius) du duo. D'ailleurs, son sprechgesang s'enthousiaste parfois (A Sister). Et ce n'est pas seulement avec des nappes synthétiques aérées New Age qu'Alice et Sam font luire leur synth-pop. Il y a aussi du koto, une ligne de basse bien galbée, un saxo qui donne cette patine hollywoodienne à la Johnny Jewel (For Every Window There's a Curtain), des pulsations pop (Seasons Reversed), l'ombre planante de Brian Eno voire, avec ses longues coulures au clavier (The Second Shift), celle de MGMT. C'est luxuriant, scintillant, sculpté. Et très séduisant. © Charlotte Saintoin/Qobuz