A Life Full of Farewells

Chronique

Peter Milton Walsh fait l’objet d’un culte plus que justifié. Et chacune des sorties ou des rééditions de son groupe The Apartments est scrutée à la loupe. Réédition pour cette fois avec A Life Full of Farewells, publié à l’origine en mai 1995 et enfin disponible en digital. Trois ans plus tôt, le chef d'œuvre pop Drift avait expédié direct l’Australien (qui fit très brièvement partie des Go-Betweens) au panthéon des immenses songwriters… Avec son troisième album, Walsh fait la part belle aussi bien aux cordes (arrangées par ses soins et par Romano Crivici) qu’à la pedal-steel sobrement pilotée par Tommy Grasso et surtout à la trompette délicate de Jeff Crawley. Avec une approche plus chambriste que Drift, le travail de Walsh est souvent digne de l’orfèvrerie comme sur End of Some Fear, sorte de symphonie pop enlevée au cœur de laquelle guitares acoustiques claires, violons, percussions et trompette se lancent à l’unisson dans une chevauchée assez enivrante. A Life Full of Farewells jongle surtout avec la même dextérité entre beauté et tristesse sans jamais être plombant pour autant. Car si Peter Walsh est le gourour fascinant d’une certaine mélancolie, il y a toujours chez ce natif de Brisbane et ses complices LA touche de raffinement salvateur instrumentale. À redécouvrir d’urgence. © Marc Zisman/Qobuz