Udu Wudu

Chronique

Cet album est pratiquement antinomique de la démarche de Christian Vander au sein de Magma : il n’est sous-tendu par nul projet, ne correspond pas vraiment à une nécessité artistique et n’est nourri d’aucune idée-force. En revanche, Üdü Wüdü reste un disque nécessaire.

En 1975, Magma est sur le point d’imploser. Le bassiste Bernard Paganotti ne va pas tarder à quitter l’aventure pour créer Weidorje (qui est également le titre de la deuxième pièce de l’enregistrement), et il convient qu’un retour envisagé (ce Jannick Top qui apporte tellement à Magma et qui ici assume rien moins que la basse, le synthétiseur et autres claviers, les arrangements de cuivres, le violoncelle et quelques parties vocales) se sente en confort et empathie avec le projet de Christian Vander. On lui laisse donc proposer deux de ses compositions, et déposer son instrument érectile partout ailleurs.

Les morceaux, plutôt courts pour Magma (à l’exception de « De Futura », tous entre trois et quatre minutes) développent des mélodies instantanées où prédominent les synthétiseurs, à telle enseigne qu’on a parfois le sentiment d’écouter un autre ensemble que Magma.

Les fans les plus orthodoxes du groupe ont voulu y voir une concession à l’air du temps. Pour une fois moins extrémiste, le leader rappelait simplement que ce sixième album devait être considéré comme un enregistrement d’intérim, une passation de pouvoir et un exercice récréatif. A souligner néanmoins, et comme à l’accoutumée, la prestation irréprochable du pianiste Michel Graillier.



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