Tunng Presents...Dead Club

Chronique

Elle rôde et personne n’y échappera : c’est la mort, qui s’invite dans cet album de Tunng. Il y a deux ans, le groupe anglais a commencé à s’intéresser au sujet pour nourrir les textes de ses nouvelles chansons. Pas d’un point de vue intime ou apeuré, mais de manière sociologique, en lisant des livres, en interrogeant des chercheurs (philosophes, anthropologues), en étudiant les coutumes mortuaires de divers pays. Le concept a même été poussé jusqu’à la composition : Tunng a utilisé les suites d’accords ré-mi-la-ré, soit dans le système de notation anglo-saxon, D-E-A-D. Bien sûr, Dead Club s’adresse d’abord aux auditeurs qui comprendront les textes, parfois agrémentés d’extraits d’entretiens. Mais les autres sauront se laisser porter pas la musique, qui n’a rien de funéraire. Tunng ne s’est pas non plus mis au death metal, non. Leur musique se love toujours dans le cocon de ce genre hybride nommé « folktronica », soit la douceur et les récits en chansons du folk, mais avec des sons et une production électronique. Le chant à plusieurs voix presque chuchoté, la délicatesse des arrangements et les tempos doux créent un sentiment de paix et d’espace. L’importance du piano acoustique sur cet album donne l’impression qu’on est avec Tunng, chez Tunng, à siroter un thé chaud en tapant du pied pendant que le groupe crée sa musique. Ce n’est pas la mort, mais le paradis n’est pas loin. © Stéphane Deschamps/Qobuz