Sur les cendres danser

Chronique

Jil Caplan est sans doute la seule artiste à avoir su réunir Natalie Wood et Virginia Wolf dans la même œuvre. Plus de 30 ans après son tube sur l’actrice américaine retrouvée noyée en 1981, il est question ici de la romancière britannique, morte également par noyade en 1941. A cela s’ajoute un autre mythe féminin du désespoir en la personne de Marilyn Monroe. Même Marilyn et Virginia sont deux chansons qui reflètent bien la teneur de ce neuvième album de la chanteuse parisienne : elles évoquent des femmes consumées par la passion, un sentiment personnifié par les images du feu éparpillés tout le long du disque. Après la pop parfois matinée d’electro (Derrière la porte, 2007) et le jazz manouche (Imparfaite, 2017), Jil Caplan s’attaque maintenant à la musique folk pour colorer son univers sensuel et mélancolique. Épaulée par Emilie Marsh (qui fut la guitariste de Dani), la chanteuse a tissé un subtil écheveau où la grâce mélodique se heurte à des mots incandescents (Feu !, Courage), vertigineux (Bleu existentiel), et ironiques (Il n’y a rien entre nous, Tu te lasses). Elle aborde également les tourments de l’amour maternel avec Daronne. Avec Sur les cendres danser, Jil Caplan montre toute l’étendue de sa palette poétique à fleur de peau. ©Nicolas Magenham/Qobuz