Seeing Through Sound (Pentimento Volume Two)

Chronique

A 83 ans, le trompettiste américain n’a rien perdu de son avance sur le commun des musiciens. Créateur du concept de “Fourth World Music” aux côtés de Brian Eno sur l’album de 1980 Fourth World, Vol. 1: Possible Musics, mélange de musique organique et ethnique et d’électronique futuriste, Jon Hassell s’est aussi distingué du reste des souffleurs grâce à sa rencontre dans les années 70 avec le maître du chant ragga indien Pandit Pran Nath, qui l’a tellement influencé qu’il a fini par jouer du raga avec sa trompette, créant ainsi son style minimaliste, mystique et inimitable.

Sur Seeing Through Sound, suite du premier volume de Pentimento sorti en 2018, il dévoile huit pièces cinématographiques dédiées à Fellini, à regarder avec les oreilles : “Le titre signifie que vous utilisez le son pour faire quelque chose d’équivalent à la vision”, explique l’artiste. C’est bien un film synesthésique qui défile dans la tête, notamment sur le bien nommé Lunar, incroyable œuvre méditative, tandis qu’il ne faudra pas sauter les deux morceaux qui encadrent cet album, Fearless, superbe pièce d’ouverture minimaliste qui ne perd jamais en tension durant ses 8 minutes, et le final Timeless, un vrai chef-d’œuvre avec ce piano si leste et ce violon céleste. © Smaël Bouaici/Qobuz