Polaris

Chronique

Déjà présente dans son précédent projet (le conte musical Phoenix), Lily Mercier est le personnage central de Polaris, nouvel album d’Émilie Simon en dix ans (même si elle a sorti des EP, singles et musiques de film entretemps). Lily a « perdu le nord », c’est pourquoi elle part à la recherche de Polaris (l’étoile polaire en latin), une quête qui symbolise le désir de trouver son chemin. Outre la vie céleste, Émilie Simon utilise la nature dans son ensemble (plantes, animaux…) comme des symboles pour exprimer sa (toujours aussi riche) vie intérieure. Dans ce moi bouillonnant se trouve, inlassablement, cette flamme, dont elle parle dès le morceau d’ouverture de Polaris (Soleil). L’album est jonché d’images qu’Émilie Simon exprime à la fois en anglais et en français. Concernant ce bilinguisme, elle l’analyse ainsi : « L’anglais, je l’utilise de manière mélodique alors que le français, je l’utilise peut-être un peu plus pour l’angle littéraire ». Mais, comme d’habitude chez la chanteuse, c’est la musique qui est au centre de tout. Son talent pour la mélodie s’exprime particulièrement dans des morceaux comme Forteresse (avec son petit côté Kate Bush), Lily’s Wish, Celestial ou Send Me Back. Quant à la production, elle est toujours aussi inventive et foisonnante. Enregistré à New York, Los Angeles, Montréal, Rome et Paris, Polaris ensorcelle par la manière dont Émilie Simon mêle instruments électroniques et cette lutherie onirique dont elle a le secret. Polaris ou la quête d’un chemin, mais surtout de l’émotion à l’état pure. ©Nicolas Magenham/Qobuz